Des femmes Banyamulenge ont organisé ce jeudi 17 juin 2021 une marche pacifique à Bukavu, afin de protester contre l’arrestation d’un homme et sa femme, depuis le 12 juin dernier par les FARDC à Minembwe, dans le territoire de Fizi au Sud-Kivu.
Lors de cette manifestation qui a débuté au Gouvernorat de province, ces femmes disent venir exprimer leur indignation, face aux arrestations « arbitraires » devenues récurrentes à Minembwe contre des membres de leur communauté.
«Nous sommes venues demander l’explication aux autorités, parce que depuis 2017, nous sommes fatiguées par ces arrestations arbitraires. Cette situation n’a pas commencé l’avant-hier. Des incursions des hommes armés sont régulièrement signalées sur notre territoire national et ces derniers ne sont pas inquiétés. Mais si ce sont des jeunes Banyamulenge, même nos étudiants, qui rentrent chez eux; ils sont arrêtés sous prétexte qu’ils partent combattre avec le groupe armé Makanika. Alors que c’est faux, ce n’est pas tout le monde qui est impliqué dans les groupes armés. Nous voulons la paix, et nous demandons aux autorités de mettre fin à la discrimination,» dit Ange Kega Wakega, présidente des femmes Banyamulenge vivant à Bukavu.
Selon elle, il y a des jeunes arrêtés et transférés à Kinshasa, d’autres à Bukavu, et d’autres sont détenus à Uvira et Minembwe. « Nous voulons que les autorités provinciales, puissent nous garantir nous aussi notre liberté. S’il y a des personnes appréhendées avec des armes, qu’elles soient jugées conformément aux lois du pays. Et non des arrestations des jeunes sur base de leur appartenance ethnique,» dit Ange Kega.
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Au Gouvernorat de province, ces femmes ont déposé leur mémorandum dans les mains du Directeur de cabinet adjoint du Gouverneur, qui leur a promis de le faire parvenir à qui de droit.
Elles se sont ensuite dirigées au Commissariat provincial de la Police, où elles ont déposé un autre mémorandum, et un autre à l’Assemblée provinciale du Sud-Kivu, où la marche a pris fin.
Ces femmes Banyamulenge exigent la libération de toutes les personnes détenues dans ce sens, et demandent l’intervention des autorités à différents niveaux pour que prenne fin cette situation.
Signalons que les FARDC ont condamné le lundi 14 juin dernier, ce qu’elles qualifient d’utilisation des femmes et enfants comme boucliers humains, par des groupes armés à Minembwe.
Ce, après que des femmes Banyamulenge aient organisé une manifestation devant l’état-major de la 12ème Brigade de Réaction Rapide, pour protester contre l’arrestation « d’un des grands commandants du groupe Makanika, arrêté depuis samedi 12 juin avec une arme, 96 minutions… et sa femme arrêtée avec 2 chargeurs garnis de 60 munitions ».
Selon les FARDC, à part l’appartenance de ces personnes arrêtées à un groupe armé, et la détention illégale des armes de guerre et munitions, « elles appartiennent aussi à un réseau des vendeurs et acheteurs des effets militaires. »
Abiud Olinde
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