A l’occasion de la célébration de la Journée mondiale de la Liberté de la Presse ce lundi 3 mai 2021 à Bukavu, la Société Civile du Sud-Kivu à travers sa Composante « Médias », a lancé le Prix « Solange Lusiku-Serge Maheshe pour la liberté de la presse ».
Lors de la cérémonie organisée par l’Union Nationale de la Presse du Congo (UNPC), le Président du Bureau de Coordination de la Société Civile a indiqué que l’objectif de cette initiative, est de soutenir la Bonne Gouvernance, la Démocratie, les Droits de l’Homme, le Genre, la paix et l’Environnement.
Adrien Zawadi explique que les journalistes constituent des véritables chiens de garde de la Société, «s’ils produisent et agissent dans le sens voulu pour un changement positif.» Ce qui fait à ce que les médias devraient être, selon lui, les premiers remparts en vue d’une société respectueuse des normes de gouvernance.
«Malheureusement, certains médias ou journalistes ont choisi de ne rester que dans les questions « visibles » à l’œil nu; sans prendre le courage de révéler des gros scandales dans la gestion quotidienne; dénoncer les inégalités, relever les problèmes de la participation et l’autonomisation de la femme; ou des encore des défis liés au respect des droits humains, de la paix et de la gestion de l’environnement. Ceci s’explique par plusieurs paramètres, notamment le manque de soutien aux initiatives des journalistes; qui osent changer mais également de leur accompagnement en vue de féliciter et encourager leurs efforts et inciter à l’excellence,» dit-il.
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Ainsi, la Société Civile du Sud-Kivu pense que cet exercice permettra non seulement d’inciter les journalistes à une culture d’excellence; mais également les encourager à bien faire leur travail. «Il permettra aussi de constituer un carnet des journalistes travaillant sur divers domaines de la vie dans notre société pour toutes fins utiles,» lance-t-il.
Ce prix veut créer l’émulation entre les journalistes du Sud-Kivu, devra donc aider au journaliste talentueux de la province à avoir quelques outils de travail; comme des dictaphone, ordinateurs ou caméras pour les aider à bien faire leur travail.
Le Bureau de Coordination veillera à ce que les journalistes lauréats de ce prix soient connus au niveau international; comme des journalistes qui impactent positivement la société et qui contribuent au changement du monde à partir d’un travail bien fait, affirme Adrien Zawadi.
Un concours semestriel pour récompenser un homme et une femme
Ce concours est semestriel. Les journalistes participants devront écrire des articles (Presse en ligne et Ecrite) ou faire des reportages audio et visuels (Presse audio-visuelle) sur des sujets innovants dans différents domaines concernés par le prix.
Ce concours choisira donc les deux premiers gagnants (un homme et une femme) issus de ces catégories de presse.
«Seulement un journaliste connu et reconnu comme tel peut postuler (celui qui vit de la récolte, du traitement et de la diffusion de l’information). Il doit être de nationalité congolaise. Il doit être âgé entre 18 et 40 ans maximum. Appartenir à un organe de presse ou être reconnu indépendant. Accepter de traiter un sujet dans un domaine voulu au cours de l’édition. Ce prix n’est pas fait pour permettre aux journalistes de se faire de l’argent. La Société Civile du Sud-Kivu n’est pas, on le sait bien, le lieu indiqué pour des actions lucratives. Par contre, pour susciter cette émulation, la Société Civile du Sud-Kivu s’organise en vue de chercher comment récompenser les efforts louables de ceux qui rafleront ce prestigieux prix,» a dit le Président de la Société Civile du Sud-Kivu.
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La Première édition de ce prix s’est donc ouverte ce lundi. Le premier prix est prévu en décembre 2021. La Société Civile a promis que les modalités ainsi que des domaines choisis pour le concours de la première édition, seront annoncés dans un communiqué officiel incessamment.
Signalons que Solange Lusiku était une brave femme journaliste du Sud-Kivu qui s’est distinguée à travers sa plume en République Démocratique du Congo. «Cette fervente défenseure des droits de l’homme et plus spécialement des droits de la femme a vécu pendant très longtemps sous menace mais n’a pas abandonné son combat, celui de voir son pays, la République Démocratique du Congo devenir un pays où règne la paix, la justice, l’égalité et le respect des droits de l’homme,» se souvient la Société Civile.
Serge Maheshe était également un brave journaliste qui a travaillé pendant très longtemps dans la presse audio. «Il est décédé arme à la main. Il était le tout premier journaliste de la province du Sud-Kivu à être lâchement assassiné dans l’exercice de son métier. Serge ne passait pas par chemin pour dénoncer des violations des droits de l’homme à travers son micro de Radio Okapi, notamment. Il était courageux et exceptionnel quand il fallait faire son travail,» dit la Société Civile.
Museza Cikuru