Prévu pour ce dimanche 18 avril 2021, le meeting dit de vérité de certains députés qui demandent le départ de l’actuel Gouverneur du Sud-Kivu a connu une répression brutale de la part des éléments de l’ordre.
Déjà vers 13 heures locales, plusieurs personnes étaient déjà amassées au stade de football de Funu où le meeting devrait se tenir.
Lire aussi: Sud-Kivu: la liberté de la presse menacée sous Ngwabidje, constate la Société Civile
Quelques minutes avant l’arrivée des députés organisateurs, les éléments de la police réquisitionnés par les autorités provinciales, selon plusieurs sources sont intervenus pour disperser la foule amassée à Funu.
Des jeux des bombes à gaz lacrymogènes et des balles réelles s’en sont suivis.
Dans la foulée plusieurs personnes sont sorties grièvement blessées. Parmi les blessés un député et un journaliste de Canal Futur.
Cette répression n’a pas permis la tenue du meeting.
Pour l’instant la police quadrille le lieu et les personnes venues pour la circonstance regagnent péniblement leurs domiciles.
Réaction et condamnation
Les condamnations fusent de partout. C’est par exemple l’ONG Partenariat pour la Protection Intégrée (PPI) qui dit condamner « avec la dernière énergie la répression sanglante par la police du meeting organisé par certains députés provinciaux du Sud-Kivu au terrain de Funu à Bukavu ».
Pour le PPI, les mesures barrières ne doivent pas être un alibi pour violer les droits de l’homme.
Lire aussi: «Le Sud-Kivu dans la tempête et la démocratie à l’hôtel du sacrifice» (Déclaration de la Société Civile)
« En attendant le bilan définitif de cette répression, le monitoring effectué par PPI fait état de 11 blessés graves, parmi lesquels le journaliste Pascal Boji de Canal Futur et un député provincial atteints par balle réelle. PPI rappelle au Gouverneur de Province Théo Ngwabidge que non seulement l’article 26 de la constitution et d’autres lois de la République garantissent le droit à la liberté de manifestation, mais également, il ne sera jamais toléré que les mesures de luttes contre le coronavirus soient prises comme alibis pour violer le respect des droits humains au bénéfice des intérêts politiques », insiste un communiqué.
A toutes les victimes de cette répression sanglante, le PPI recommande de saisir les instances judiciaires compétentes, pour que les auteurs de ces actes ignobles ne demeurent pas impunis.
« Au gouvernement central de demander au gouvernement provincial du Sud-Kivu de prendre en charge les soins de toutes les victimes de cette répression qu’il a occasionné », lit-on dans ce communiqué.
Rappel
Il faut dire que plus de 8 députés ont déposé depuis le 3 avril dernier une motion contre le Gouverneur de la province du Sud-Kivu. Une motion qui apprend-t-on des sources de l’Assemblée Provinciale est déjà transmise au concerné.
Lire aussi: Sud-Kivu: « tout celui qui tente de critiquer les dirigeants actuels est soit insulté, soit considéré comme une personne à abattre » (Société Civile)
Pour ce dimanche, les mêmes députés « motionnaires » prévoyaient dire à la population les raisons qui les ont poussés à entamer une telle démarche, fustigeant la mauvaise gouvernance de l’actuel chef de l’exécutif provincial, Théo Ngwabidje Kasi.