Intervenons-nous

Pendant que des manifestations demandant le départ de la mission onusienne en RDC ont éclatées depuis la semaine dernière dans plusieurs villes du Nord-Kivu, Didier Amani Sangara, analyste politique, soutient également que l’Etat congolais semble avoir cédé ses responsabilités à l’ONU.

Dans cette tribune que vous propose Laprunellerdc.info, celui-ci pense que la mission de l’ONU devrait réorienter sa stratégie, ou alors se retirer, vu que ses multiples objectifs n’ont pas été atteints; plusieurs années après sa création.

La RDC, un État dans une déchéance notoire, conditionné par l’obscurantisme Onusien

En République démocratique du Congo, le peuple demeure plongé dans la médiocrité sans précédent d’un comportement rétrograde de l’ONU qui entretient l’ignorance des masses afin d’empêcher le citoyen Congolais à accéder aux connaissances et aux informations d’éveil et de réveil ; malgré l’existence des preuves de leur malversation. L’ONU s’est opposée contre à la souveraineté de l’Etat Congolais, elle s’est opposée contre à la diffusion du savoir en faveur du peuple Congolais, dans n’importe quel domaine. La société Congolaise n’est pas à l’abri du plan macabre de l’ONU. Elle est dans une situation confuse comparable à l’amnésie ou l’envoutement.

Le gouvernement de la RDC a déjà cédé sa responsabilité à l’ONU pour exercer ses fonctions et exécuter ses services en place ; et, les objectifs de l’ONU ont longtemps remplacé les ministères du gouvernement Congolais. En faisant le parallélisme entre les missions régaliennes du gouvernement et les objectifs de développement durable de l’ONU en RDC, vous allez voir que l’ONU en République démocratique du Congo assure les missions dites de base à la place du gouvernement Congolais. L’ONU s’occupe de tout, décide de tout. Bref, on peut dire tout haut que le gouvernement n’existe pas. Ce qui existe sont les institutions de l’ONU à travers les agences Onusiennes. D’où, l’incarnation des Nations Unies dans les politiciens congolais.

L’État n’est pas une structure qui doit seulement revendiquer le monopole de sa légitimité et de sa souveraineté ; mais il a des missions spécifiques qu’il doit accomplir vis-à-vis de ses populations. Parmi ces missions, il y a celles dites régaliennes, à savoir : « la sécurité, le maintien de l’ordre, la justice, la défense et la diplomatie », mais il y a également des missions dites de base que sont : « l’éducation, la santé, la nourriture, l’eau potable, les infrastructures, les transports, l’électricité, etc. ». Ce qui n’est pas le cas dans l’Etat Congolais.

La RDC est incapable d’exercer ses fonctions ou de fournir des services en raison de la défaillance de ses institutions et en particulier, de son gouvernement. Elle sera alors considérée comme un État dans une extrême dégringolade de faillite. La faillite signifie que les fonctions essentielles de l’État ne sont plus remplies : « en tant que centre d’impulsion et de décision, l’État est paralysé ; en tant que symbole d’identité, il ne représente plus grand-chose aux yeux de sa population ; en tant que territoire, il n’est plus sécurisé ; en tant qu’organisation politique, il a perdu sa légitimité ; et en tant qu’organisation socio-économique, ses biens sont détruits et il n’a plus le soutien de sa population, qui par ailleurs n’attend plus rien d’elle». Et cette faillite est cautionnée par l’obscurantisme Onusien. Les Nations Unies et la communauté internationale ont affaibli la RDC à partir de l’intérieur. Elles ont créé la confusion et l’impuissance du peuple ; elles ont renversé et éliminé le gouvernement visant à mettre en place un nouveau gouvernement venant dans les rangs des rebelles exorcisés comme de bons opposants. Elles ont semé le chaos dans ce pays dans le but de « créer un besoin pour un secours venant de l’extérieur » et « se laisser célébrer comme sauveur ».

Les preuves du complot

L’ONU et ses partenaires en République démocratique du Congo œuvrent à la réalisation des objectifs de développement durable : 17 objectifs mondiaux, interconnectés et ambitieux pour relever les défis de développement auxquels sont confrontées les populations. En RD Congo, « la bonne gouvernance, la consolidation de l’état de droit, la protection des civils et la promotion d’un développement durable et inclusif » sont au cœur des interventions pour soutenir la croissance économique et la gestion durable et soucieuse de l’environnement des ressources naturelles, au bénéfice des populations Congolaises. Est-ce le cas ?

L’ONU s’est donnée une mission de :

  • Mettre en place au niveau national, régional et international des cadres d’action viables, fondés sur des stratégies de développement favorables aux pauvres et soucieuses de la problématique hommes-femmes, afin d’accélérer l’investissement dans des mesures d’élimination de la pauvreté. Mais le plus étonnant est de voir que la RDC est la deuxième ayant la plus grande crise de la faim dans le monde après le Yémen. 13 millions de personnes se trouvent en insécurité alimentaire, dont 5 millions sont des enfants souffrant de malnutrition aiguë. Et pourtant, l’objectif de l’ONU est d’éliminer la faim et faire en sorte que chacun, en particulier les pauvres et les personnes en situation vulnérable, y compris les nourrissons, ait accès tout au long de l’année à une alimentation saine, nutritive et suffisante.
  • Promouvoir l’état de droit aux niveaux national et international et donner à tous accès à la justice dans des conditions d’égalité. L’état de droit et le principe de responsabilité concernant les violations des droits de l’homme sont essentiels pour prévenir les violations, les conflits et la violence, instaurer et maintenir la paix, et assurer un développement inclusif. Est-ce le cas en RDC ? Non. Avec les massacres, viols et tueries de la population de l’Est de la RDC au cours de ces 20 dernières années, peut-on dire que les « efforts des Nations Unies pour soutenir l’état de droit, la justice, la lutte contre le terrorisme et le principe de responsabilité permettent-ils de mettre les droits de l’homme au menu de toutes leurs actions au Congo Kinshasa ? ». La réponse est non.
  • Mettre en place des institutions efficaces, responsables et transparentes à tous les niveaux, c’est-à-dire, la bonne gouvernance: Mais, la République démocratique du Congo est habituée à une escroquerie électorale dans sa lutte démocratique. Les élections sont organisées en faveur de celui qui est prédestiné à les remporter. Et l’après urnes à toujours augure ruines ! Ce qu’on peut appeler l’aventure de la démocratie en République démocratique du Congo. Un bastion d’un régime autoritaire ou de coup de force où le peuple congolais est pris en otage. Et la question reste : « Pourquoi la communauté internationale faciliterait-elle la mobilisation de l’appui politique, technique, financier et logistique requis, en conformité avec la résolution 2348 (2017), afin d’assister la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI), et d’appuyer les préparatifs des élections s’il existait des anomalies dans les opérations d’enrôlement des électeurs et qu’il n’y a pas eu depuis l’organisation des élections en RDC, de fiabilité au fichier électoral en construction ou encore pour des élections de tous les dangers ? » ;
  • Protéger et restaurer les écosystèmes géo-climatiques liés à l’eau, notamment les montagnes, les forêts, les zones humides, les rivières, les aquifères et les lacs. Mais, le fleuve Congo et ses affluents sont un château d’eau convoité. Et plusieurs pays africains et aussi les milieux d’hommes d’affaires internationaux tiennent des réunions et discutent des eaux du bassin du Congo, une richesse à partager, mais sans que la RDC, principal pays concerné détenant le titre de propriété ne soit convié. Le pire dans tout cela, est que ceci se fait sous le regard complice des Nations Unies comme le cas des massacres, tueries et viols dans l’Est de la RDC, au vu de la situation de Beni ; la communauté internationale s’illustre par sa passivité. C’est une honte qui ne peut s’effacer par le peuple Congolais. Ce silence et cette position aphone de la communauté internationale sur une élimination à grande échelle des populations, qui est aussi apocalyptique, prouve que l’ONU n’est plus synonyme de protection civile.
  • Réduire nettement la corruption et la pratique des pots-de-vin sous toutes leurs formes: Et pourtant, la RDC a réalisé soixante ans depuis son indépendance, mais la gouvernance de cet Etat Africain par ses souverains s’avère jonchée de maux liés à l’incompétence des dirigeants, soit à leur comportement égoïste et égocentrique les poussant à piller le trésor public ou à se livrer à nombreux vices en faveur de leurs intérêts privés. Le peuple congolais, victime de l’inconduite de ses propres élites, est alors fréquemment extorqué par les fonctionnaires de l’Etat, qui multiplient des stratagèmes afin de forcer les contribuables à débourser de l’argent pour des services qu’ils sont supposés fournir dans l’exécution normale de leur travail. Aucune émergence n’est à espérer aussi longtemps que la gestion du pays est marquée par des rouages vicieux qui, peu à peu, enlacent les dirigeants au détriment des citoyens Congolais semble caractériser aussi bien les dirigeants que les citoyens congolais.
Voltaire avait raison sur ce point

Dans la vie quotidienne, on retrouve deux types d’individus, deux types de voleurs, … Vous pouvez trouver un voleur ordinaire et un voleur politique. Le voleur ordinaire : c’est celui qui vous vole votre argent, votre portefeuille, votre vélo, votre parapluie, votre bétail, etc. Le voleur politique : c’est celui qui vous vole votre avenir, vos rêves, votre savoir, votre richesse, votre éducation, votre santé, votre force, votre sourire, …

La grande différence entre ces deux types de voleurs, c’est que le voleur ordinaire vous choisit pour vous voler votre bien, tandis que le voleur politique, c’est vous qui le choisissez pour qu’il vous vole. Et l’autre grande différence, qui n’est pas moindre, c’est que le voleur ordinaire est traqué par la police, tandis que le voleur politique est le plus souvent protégé par une escorte des polices. Une très bonne pensée qui illustre la situation de l’Etat Congolais et qui doit servir comme leçon apprise. Une pensée qui doit servir comme une leçon pédagogique sur la RDC.

Face à cela, on ne peut pas se taire

Peu importe la virulence de la tempête qui tombe dessus du peuple congolais … et quelle que soit la quantité de neige accumulée au-dessus de leur tête provenant des ennemis du Congo, l’ONU et la communauté internationale doivent savoir que malgré leur projet de maintenir les populations congolaises dans une attitude misérable et d’asservissement ou d’empêcher les Congolais à accéder  à leurs rêves de prospérité ; en RDC, il y a un certain nombre de gens penseurs et analystes capables  de déclencher un éveil et un réveil dans l’esprit des Congolais, et les amener à adopter un comportement progressiste très engagé en vue  d’atteindre des progrès palpables dans tous les domaines.  L’ONU assiège le peuple Congolais par l’imposture et non pas par la justice. Elle ne se rend pas compte de ses dégringolades sociétales. Dès lors que le peuple Congolais comprendra le génie maléfique de l’ONU, il lui ôtera la peau d’agneau dans laquelle elle se camoufle en tant que loup. Un jour viendra, où les Congolais devront se réveiller de leur amnésie, prendront conscience et mettront de l’ordre dans leur pays.

Je conclue en invitant le peuple Congolais de prendre l’initiative de dire non au voleur politique pour l’indépendance de la RDC et avoir le droit de décider sur son avenir.  Dans les jours qui viennent les Congolais auront le devoir impératif de s’émanciper vis-à-vis de l’ONU pour revendiquer leur liberté et revoir les règles et valeurs qui doivent guider et fonder leur partenariat avec les agences des Nations Unies en RDC. Êtes-vous logiques et rationnels en confiant à l’ONU les problèmes de tout un pays et de tout un peuple alors qu’elle est responsable et fil conducteur de tous les maux et de toutes les violations graves de droit de l’homme en République démocratique du Congo ?

Didier Amani Sangara Ntale, Analyste indépendant

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