Intervenons-nous

Myriam Boketshu de Top Congo Fm émettant à Kinshasa, Capitale de la République Démocratique du Congo a été victime des sérieuses menaces de mort et intimidations après une émission avec le Secrétaire Général de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS), parti présidentiel.

En effet, des personnes se réclamant comme des « combattants » (nom des partisans de ce parti politique) profèrent des menaces de mort à cette journaliste professionnelle l’accusant d’avoir « piégé » leur Secrétaire Général lors de son passage au plateau de Top 7, émission qu’elle anime.

 « Ils n’ont cessé de répéter au téléphone de Myriam Boketshu qu’ils vont utiliser tous les moyens pour la faire taire, qu’ils vont la faire disparaître, et qu’ils ont toutes les informations sur elle », explique une source à Top Congo Fm.

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En effet, le week-end dernier, la journaliste Myriam Boketshu a reçu Augustin Kabuya sur son plateau. Ce dernier, après un jeu des questions, a avoué que l’UDPS n’ira pas aux élections sans un recensement préalable de la population. Une intervention qui a fallu des critiques acerbes sur la toile à ce collaborateur du Président Tshisekedi

En réponse aux évêques de la Conférence Episcopale Nationale du Congo (CENCO) qui avaient soulevé la question sur la tenue élections dans le délai constitutionnel, Augustin Kabuya a répondu au micro de Top 7 ce qui suit :

« Que tout le monde sache que L’UDPS n’a pas peur d’aller aux élections. Mais nous ne voulons pas élection pour élection, mais des bonnes élections. Qui dit bonnes élections, dit recensement au préalable. C’est constitutionnel ».

Avant de poursuivre :

« N’oubliez pas que le Président de la République avait déjà perdu 9 mois entre la sortie du gouvernement et son investiture et il faut tenir compte de ça. Ensuite, la Covid-19 s’est invitée. Donc, n’oubliez pas ces deux aspects ont étouffé la totalité du mandat de Félix ».

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Après cette intervention, la journaliste a insisté pour savoir si cela n’amènerait pas le pays vers le « glissement » du mandat du Président actuel. Une question à laquelle le numéro deux de l’UDPS n’a pas pu répondre malgré plusieurs relances et de manière différentes de la journaliste habituée à évoquer des sujets importants avec des acteurs sociaux et politiques.

Aux yeux de ceux qui menacent Myriam Boketshu, elle a posé des « questions difficiles » à Augustin Kabuya pour le « piéger ».

Il faut dire que malgré la venue des nouvelles autorités à l’issue des élections de décembre 2018, plusieurs journalistes congolais continuent de travailler dans un environnement difficile caractérisé par des menaces, des arrestations et autres abus contraire à la liberté de la presse. Plusieurs organisations de défense des droits des journalistes ne cessent d’interpeller les dirigeants par rapport à cette situation. 

Jean-Luc M.

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