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Bien que le vaccin Covid-19 ne soit pas obligatoire; plusieurs habitants de la ville de Bukavu restent opposés à son arrivée en RDC. Même si d’autres pensent qu’il est essentiel pour maîtriser la pandémie; ceux-ci estiment qu’elle n’a pas pourtant été dévastatrice, lors que le vaccin n’était pas encore là.

C’est le cas de Justin Kikuni, habitant de Bukavu, qui ne voit tout simplement pas l’importance du vaccin. «Moi personnellement, je ne sais pas l’importance de ce vaccin. Parce que nous vivons et nous sommes en bonne santé sans ce vaccin. C’est pourquoi j’ai des doutes;» dit-il à Laprunellerdc.info ce jeudi 4 mars 2021.

Plus d’1,7 millions de doses du vaccin Astra-Zeneca de l’Université d’Oxford, sont arrivées en RDC mardi 2 mars. Ce premier lot sera suivi d’autres livraisons, qui devrait atteindre 6 millions de doses; pour vacciner environ 20% de la population. Mais cet habitant de Bukavu, pense que les autorités devraient plutôt encourager les traitements traditionnels.

Il n’est pas le seul d’ailleurs. Nicole Zagabe, commerçante, pense comme les rumeurs, que le vaccin risque d’avoir des conséquences sur la santé des habitants. «On dit que ce vaccin risque de prendre le contrôle de gens, ça pourrait rendre stérile, et même détruire les hormones, ou encore réduire l’espérance de vie des gens. Alors je ne veux pas prendre de risque, j’ai encore des enfants qui ont besoin de moi,» dit-elle.

Mais cet avis n’est pas partagé par Amani Salvador, un autre habitant de Bukavu, qui pense que le vaccin ne présente aucun risque. «J’estime que c’est le seul moyen pour arrêter le coronavirus. D’ailleurs, le vaccin ne présente pas de danger, puisqu’il a été testé par des experts. Je comprends que certains habitants s’inquiètent, puisqu’il a été diabolisé au préalable. Si nous pourrions être tous vaccinés, notre système immunitaire à nous tous devrait être renforcé; et il ne devrait plus y avoir de questions de confinement ou les autres restrictions,» dit-il.

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Jonas Akilimali, conducteur de moto, n’est pas également prêt à se faire vacciner. Selon lui, celui-ci devrait seulement être utilisé dans les continents les plus affectés; et non en Afrique où celle-ci a selon lui été maitrisée. «La population africaine a survécu à cette maladie, pendant que des morts continuent à être enregistrés en Amérique et en Europe. Je ne peux pas refuser qu’on n’amène pas le vaccin puisque chacun a son avis; mais je pense qu’il n’aura pas d’impact, vu que nous sommes épargnés,» dit-il.

Selon le Comité de riposte à cette pandémie en RDC, dans son bulletin publié ce jeudi 4 mars 2021, il y a eu jusqu’ici 26.339 cas confirmés, dont 20.601 personnes guéries, et 711 décès. Mais comme pour le conducteur de moto, Ushindi Eustache, habitant, pense que les autorités devraient continuer à faire appliquer les mesures barrières pour se protéger contre cette pandémie; au lieu des vaccins qui ne rassurent pas selon lui, les habitants.

«Il y a sûrement d’autres moyens peu risqués. Les mesures barrières ont prouvé leur efficacité, et l’on devrait continuer ainsi, au lieu d’exposer les habitants,» ajoute-t-il.

Mais ce risque n’est pas vu considéré par Agathe Ansima, enseignante, qui se rappelle que les vaccins contre d’autres maladies ont été efficaces et sans danger. «Il n’est pas le premier vaccin qu’on amène ici. Nous avons tous été vaccinés, et même nos enfants contre la Rougeole et les autres maladies, et nous avons été épargnés,» dit-elle.

Et d’ajouter : «Si les blancs voulaient nous tuer, ils ne pourraient pas attendre le Coronavirus. Comme on nous a dit que ce vaccin va nous aider à mettre fin à cette pandémie qui nous a beaucoup pénalisés, je serai prête à le recevoir.»

Élie Munike et Daniella Murhwa, stagiaires UOB

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