Le Chef de la MONUSCO ad Intérim, David Mclachlan-Karr a, au cours d’une visite effectuée le 26 Février 2021, à Kananga; annoncé aux autorités locales et à ses collègues, la fermeture d’ici Juin 2021 de la MONUSCO dans la région du Kasaï.
C’est selon lui, sur base de l’évaluation conjointe de la situation sécuritaire avec le gouvernement de la RDC que cette décision a été prise.
« Sur la base de l’évaluation conjointe de la situation sécuritaire avec le gouvernement de la République Démocratique du Congo et comme l’a recommandé le Conseil de sécurité des Nations Unies, la région du Kasaï est dans un contexte post conflit qui doit permettre à la MONUSCO de s’y retirer d’ici le 30 juin 2021 » a-t-il dit lors de la rencontre avec le Gouverneur de la province du Kasaï central en présence de ses ministres et des membres de sa délégation dont les chefs d’agences et fonds des Nations unies.
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Pour Mclachlan-Karr, ce départ de la MONUSCO ne signifie pas du tout le départ de l’ONU dans la région du Kasaï. « Nos agences, fonds et programmes ne quitterons pas le Kasaï et l’équipe de pays des Nations Unies restera avec des responsabilités renouvelées et renforcées. Nous continuerons donc à soutenir le gouvernement congolais dans la stabilisation, dans la consolidation de la paix, les droits de l’homme, la protection, la cohésion sociale, la bonne gouvernance et la démocratie. » a-t-il renchérit.
Pour sa part, Tharcisse Kabatusuila, le Gouverneur du Kasaï central a témoigné sa reconnaissance à la MONUSCO.
« Le Kasaï central est tout à fait disposé tout en regrettant ce départ qui n’a pas été voulu par nous. Mais on savait que la MONUSCO ne pouvait pas rester éternellement au Kasaï central ; parce que vous nous avez aidé pendant les temps chauds particulièrement entre l’année 2016 et 2017, vous nous avez soutenu pour mettre fin au désordre dû aux évènements Kamuina Nsapu. Ça, nous vous en sommes très reconnaissants et transmettez à votre hiérarchie, notre gratitude », a-t-il déclaré.
Par ailleurs, le gouverneur s’est engagé à travailler avec toutes les composantes de la MONUSCO pour préparer ce retrait.
« Voici donc les 4 mois qui nous séparent du départ définitif de la MONUSCO de la région du Kasaï. Pendant ces 4 mois, notre gouvernement avec toutes ses composantes se tiendrait à travailler en collaboration avec vous, pour préparer le départ en douceur de la MONUSCO », a-t-il ajouté.
Le retrait de la MONUSCO au Kasaï va renforcer sa présence dans d’autres provinces de l’Est
En ce qui concerne les agents de la MONUSCO dans cette région, Mclachlan-Karr les a rassurés quant aux conséquences de cette fermeture. Il a promis plaider auprès des agences, fonds et programmes du système onusien à recruter ces derniers.
Au Kasaï, quant aux conséquences de cette fermeture pour les employés tant congolais qu’internationaux. « On va encourager les agences, les fonds et programmes du Système des Nations Unies de recruter les personnes qui vont perdre leur travail avec la MONUSCO. On va aussi faire tout notre possible pour donner des possibilités pour les personnes affectées, de trouver un autre poste dans une autre province où bien sûr la MONUSCO va continuer le travail » a-t-il rassuré.
Mclachlan-Karr souligne que le retrait de la MONUSCO du Kasaï va permettre à renforcer la présence de la MONUSCO dans les provinces principalement touchées par des violences, notamment le Nord Kivu, le Sud Kivu, l’Ituri ainsi que le Tanganyika, afin d’appuyer
« l’approche du président congolais son excellence Felix Tshisekedi qui a lancé une nouvelle campagne de restaurer la Paix dans l’est du Pays ». Et la MONUSCO va continuer d’accompagner le Gouvernement dans cette ambition, a-t-il conclu.
Judith Maroy