Intervenons-nous

À l’occasion du 21 anniversaire du massacre de réfugiés Banyamulenge perpétré en 2004 à Gatumba (Burundi), la communauté Banyamulenge, réunie ce mercredi à Bukavu, a réaffirmé la nécessité d’obtenir justice et réparation pour les victimes de ce crime.

La cérémonie, marquée par une profonde tristesse, visait à honorer la mémoire des victimes, réclamer une justice équitable et dénoncer les menaces actuelles pesant sur les Banyamulenge. Les participants, vêtus majoritairement de noir en signe de deuil, ont dénoncé le « silence assourdissant » du gouvernement congolais et de la communauté internationale face à l’impunité des auteurs.

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Parmi les temps forts figuraient la projection d’un documentaire retraçant les événements, des témoignages poignants de survivants et des interventions présentant les plaidoyers en cours pour que justice soit rendue.

Un rescapé aujourd’hui âgé de 34 ans a raconté avoir, enfant, assisté à des exécutions, à des actes de traite humaine et à l’enterrement des victimes dans des fosses communes. Il a fermement condamné l’inaction des autorités congolaises et internationales, qualifiant ce silence de « seconde blessure » pour les survivants.

Émile Mutwali, président de la communauté Banyamulenge à Bukavu, a regretté que cette commémoration se tienne dans un climat d’insécurité marqué, selon lui, par des violences à caractère génocidaire visant particulièrement les Banyamulenge dans les hauts et moyens plateaux d’Uvira.

« Aux familles des victimes, nous présentons nos sincères condoléances. Il n’y a jamais de guérison sans justice ni réparation. Nous allons poursuivre notre lutte et frapper à toutes les portes, dans l’espoir qu’un jour, la justice congolaise ou internationale soit rendue », a-t-il déclaré.

Le massacre de Gatumba, commis dans la nuit du 13 août 2004, avait coûté la vie à 166 civils et fait plus d’une centaine de blessés, pour la plupart des femmes, des enfants et des personnes âgées. Chaque année, la commémoration rappelle l’importance de la mémoire et du combat pour une justice capable de panser les blessures encore ouvertes au sein de la communauté Banyamulenge.

Séraphin Mapenzi

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