L’organisation SOS IJM soutient la marche du 1er octobre à Bukavu, pour une mobilisation visant à exiger la mise en œuvre des recommandations; issues du Rapport du Projet Mapping des Nations Unies sur la RDC.
Dans un communiqué rendu public ce 29 septembre, cette structure affirme que les éléments récoltes sur le terrain; démontrent qu’il y a un risque énorme que ledit rapport tombe en désuétude, cela étant dû au fait que; la plupart des victimes directes disparaissent du jour au lendemain; sans que la justice ne leur soit rendue;
« Pendant que, malheureusement, les présumes auteurs de la barbarie qu’elles ont subi demeurent couverts à plusieurs égards; par des lois d’amnistie, des privilèges et immunités qui empêchent a la justice congolaise de les mettre en accusation. » soutient-elle.
SOS IJM demeure convaincue que la RDC ne connaitra pas de développement tant que les recommandations du Rapport Mapping ne seront pas implémentées; lesquelles préconisent entre autre, la mise en place d’un Tribunal pénal spécial pour la RDC.
« Voilà pourquoi, pour autant qu’il ne s’agit pas d’une justice de vengeance, mais plutôt réparatrice et d’engagement de non répétition; SOS IJM encourage toutes les congolaises, tous les congolais ainsi que toute autre personne éprise de paix et de justice; de répondre massivement à l’Appel du Dr. Denis MUKWEGE pour la marche du 1er Octobre 2020 a Bukavu, et à travers le monde. » dit le communiqué signé par son coordonnateur Justin Bahirwe.
10 ans après, mettre fin à l’impunité?
Rappelons que c’est le 1er octobre 2010, que le Haut-Commissariat des Nations Unies aux Droits de l’Homme avait publié le rapport du projet Mapping; qui cartographie des crimes graves perpétrés sur le sol du Congo-Zaïre entre mars 1993 et juin 2003.
Ce rapport avait documenté 617 incidents auxquels se rapportent les violations les plus graves des droits humains et du droit international humanitaire sur la période considérée; y compris des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité. Le rapport avait également dressé un état des lieux de la capacité du système judiciaire national; et proposé des options de justice pour faire face aux conséquences de ces crimes.
Selon des organisations de défense des droits de l’homme, à ce jour, en dehors de quelques progrès réalisés sur le plan législatif; et de quelques poursuites menées éparsement par la justice congolaise, les crimes documentés dans le rapport mapping demeurent largement impunis.
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C’est ce que décrie d’ailleurs le Docteur Denis Mukwege qui dans ses différentes interventions; estime qu’aucun mécanisme judiciaire indépendant, impartial et efficace n’a été mis en place; tandis que les réformes proposées du secteur de sécurité et du système judiciaire se font toujours attendre.
Le besoin de vérité, de justice, de réparations et de garanties de non-répétition exprimé par les victimes et les survivants demeure entier, selon lui.
Selon Human Rights Watch, de nouveaux crimes graves continuent à être commis à grande échelle sur le territoire congolais; y compris par les mêmes acteurs que ceux qui avaient sévi entre 1993 et 2003; « forts de l’impunité dont ils jouissent et de l’influence militaire, politique et/ou économique qu’ils ont conservée, voire renforcée, en RDC et dans la sous-région. »
L’organisation a soutenu que cet anniversaire est une occasion propice de faire le point sur les progrès réalisés en matière de vérité; de justice et de réparations en RDC au cours des dernières années; sur les obstacles et défis subsistants, et sur les voies et moyens de les surmonter; pour étancher la soif de justice et donner enfin une réelle chance au respect des droits humains.
Museza Cikuru