La ville et le territoire d’Uvira ont été secoués par une série d’incidents sécuritaires graves entre le 22 et le 24 novembre 2025, faisant au moins 7 morts et 22 blessés. La Nouvelle Société Civile Congolaise (NSCC), sud du Sud Kivu, alerte sur une détérioration inquiétante de la sécurité et dénonce la passivité des autorités face à une situation qui plonge la population dans une psychose généralisée.
Selon le rapport de monitoring de la NSCC, trois foyers de violence armée ont été enregistrés en moins de 48 heures, impliquant notamment des éléments Wazalendo et des militaires FARDC.
Le premier incident s’est produit le samedi 22 novembre à 16 heures à Sange. Des échanges de tirs ont opposé des éléments des groupes Wazalendo affiliés au commandant Kamama et à Ngoma Nzito, à la suite d’« une incompréhension » entre les deux factions. Deux Wazalendo ont été tués.
Dans la nuit du samedi à 22 heures, à Luvungi, des crépitements de balles non identifiés ont semé la panique.
La cause reste inconnue, mais le bilan humain est lourd : une personne tuée et cinq blessées.
Le dimanche 23 novembre vers 17 heures, des affrontements ont éclaté dans les quartiers Songo et Kimanga, dans la commune de Mulongwe.
Selon Mashimango Mafikiri Martin, Coordonnateur Provincial de la NSCC, des incompréhensions et préjugés entre certains éléments Wazalendo et des militaires FARDC ont dégénéré en échange de tirs, plongeant toute la ville dans un climat de panique.
Le bilan fait état de :
- 4 morts, dont : 1 militaire FARDC, 2 Wazalendo et un civil
- 17 blessés, parmi lesquels : 12 civils et 5 militaires
Face à cette montée de violences, la NSCC Sud-Sud Kivu condamne « la passivité » des autorités civiles et militaires, accusées de laisser s’installer un climat d’insécurité chronique au détriment de la population.
Lire aussi : Uvira : un militaire des FARDC se donne la mort à Luvungi
L’organisation rappelle que la vie humaine est sacrée, conformément à la Constitution congolaise, et estime que les récents incidents montrent une rupture grave de l’ordre sécuritaire.
La NSCC appelle les autorités provinciales et militaires à : Convoquer immédiatement un Conseil de sécurité élargi, afin d’adopter des mesures concrètes pour protéger la population ; Ouvrir des enquêtes sérieuses et indépendantes pour identifier et sanctionner les responsables, mais aussi prévenir de nouveaux incidents.
La NSCC prévient qu’elle pourrait recourir à des actions citoyennes pacifiques si les autorités ne prennent pas leurs responsabilités pour « garantir le droit sacré à la sécurité ».
Ces nouveaux incidents s’ajoutent à une longue série d’épisodes violents observés au cours des derniers mois dans le territoire et la ville d’Uvira, où les frictions entre groupes armés, malentendus opérationnels et faiblesse du commandement sécuritaire nourrissent un cycle de violences difficile à enrayer.
Pour la population, les 48 dernières heures ne font que confirmer une réalité : la situation sécuritaire à Uvira reste explosive et imprévisible, malgré les alertes répétées de la société civile.
Divine Busime

