Le Bureau de Coordination de la Société Civile du Sud-Kivu s’est réjoui de la condamnation de trois ressortissants chinois, pour blanchiment des capitaux en lien avec l’exploitation illicite des minerais dans le territoire de Walungu, en province du Sud-Kivu. Cette condamnation, intervenue le mercredi 14 janvier 2025, fait suite à un procès tenu au palais de justice de la province, aux alentours de 22 heures.
Maurice Miridi, Rapporteur adjoint de la Société Civile du Sud-Kivu, a salué cette décision judiciaire, soulignant l’importance de ce verdict pour rendre justice et répondre aux actes illégaux des prévenus.
Selon lui, la condamnation de ces trois ressortissants chinois à une peine de 7 ans de prison, accompagnée d’une amende de 600.000 dollars américains chacun, constitue un premier pas encourageant dans la lutte contre l’exploitation illicite des ressources naturelles de la province. Il a également précisé que certaines provinces et chefferies ont reçu des dommages et intérêts suite à ce jugement.
« Nous sommes satisfaits de ce premier résultat. Il est important que des procès comme celui-ci aient lieu pour que les responsables de l’exploitation illégale soient jugés. Cependant, nous espérons que ce procès ne restera pas isolé et qu’il servira de modèle », a déclaré Me Miridi.
Cependant, la Société civile exprime encore des préoccupations, car elle estime que ce procès n’a pas couvert toutes les dimensions de l’exploitation illicite des minerais. En particulier, les entreprises impliquées n’ont pas été convoquées à comparaître, ce qui reste un point de frustration pour les acteurs de la Société civile.
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« Ce premier pas est à encourager, mais il y a encore des aspects à corriger. Nous appelons les autorités judiciaires à renforcer leur implication pour garantir que tous les responsables, y compris les entreprises, soient traduits en justice », a insisté Me Miridi.
Malgré ce verdict, des appels ont été interjetés par certaines parties au procès. La société civile attend désormais l’évolution de ces procédures en appel.
« Nous suivrons de près l’évolution de l’appel et espérons que la justice sera rendue de manière équitable », a ajouté le Rapporteur adjoint.
Par ailleurs, le dossier des autres ressortissants chinois, arrêtés le 4 janvier 2025 pour des faits similaires, est toujours en instruction au parquet. La Société civile espère que ces derniers seront également jugés et condamnés de manière exemplaire, comme ce fut le cas pour les trois premiers accusés.