Du 27 au 29 mai 2025, l’organisation internationale Kvinna Till Kvinna a organisé une formation intensive à l’intention de ses organisations partenaires basées à Bukavu, dans la province du Sud-Kivu. Objectif : renforcer les capacités des responsables des organisations féminines et féministes sur les principes du leadership féministe et les techniques de plaidoyer efficaces.
La première journée a permis aux participantes de distinguer les notions de leadership féminin et leadership féministe. Clarisse Abedi, l’une des formatrices, a expliqué que le leadership féministe est une idéologie axée sur la justice sociale et la promotion de l’égalité des droits et des chances entre les femmes et les hommes.
Elle a mis en garde contre le leadership patriarcal, souvent basé sur la domination et la masculinité toxique :
« Le leadership féministe repose sur des valeurs, des principes, des politiques et des pratiques qui s’appliquent dans tous les espaces — publics, privés, professionnels ou intimes. C’est un processus où la personne, la méthode et le résultat sont indissociables », a-t-elle souligné.
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Clarisse Abedi a insisté sur la prise en charge de soi et des autres, le travail collaboratif, l’empathie et l’inclusion comme piliers fondamentaux de ce type de leadership.
Le deuxième axe majeur de cette formation portait sur le plaidoyer. Nathalie Ndimubanzi, chargée de programme chez Kvinna Till Kvinna, a décortiqué les différentes étapes d’un plaidoyer réussi :
« Pour mener un bon plaidoyer, il faut identifier le problème, collecter des données et témoignages, définir l’objectif, cibler les décideurs, choisir les stratégies, élaborer un plan d’action, mettre en œuvre avec une coalition, et enfin, suivre, évaluer et ajuster selon les résultats », a-t-elle détaillé.
Elle a souligné que le plaidoyer est d’autant plus puissant lorsqu’il est porté collectivement : par une coalition ou un réseau. Nathalie a insisté pour que l’approche féministe guide toutes les étapes du plaidoyer.
Face aux préjugés persistants sur le féminisme, Eveline Ndiponju, Directrice Pays de Kvinna Till Kvinna, a apporté des éclaircissements essentiels :
« Le féminisme n’est pas un mouvement contre les hommes. Ce n’est pas une guerre entre les sexes. C’est une idéologie qui défend les intérêts de tous — hommes, femmes, jeunes, personnes âgées, enfants. »
Elle a aussi souligné que des hommes peuvent et doivent être des alliés, des accompagnateurs et même des porteurs du féminisme dans leurs espaces de travail et de vie.
Parmi les participantes, Dorcas Bolese, directrice exécutive de La Prunelle RDC asbl, a salué cette formation comme une opportunité précieuse.
« Les connaissances acquises durant ces trois jours sont d’une valeur inestimable, tant sur le plan personnel que professionnel. Je me sens plus apte à inspirer mon équipe et à œuvrer dans un cadre inclusif et dynamique. »
Parmi les organisations ayant pris part à cette session figurent La PrunelleRDC asbl, Mwanamke Kesho, Génération Épanouie, AFEJUCO (Association des Femmes Juristes Congolaises), SOFEDI, et AFEM (Association des Femmes des Médias), entre autres.
Edith Kazamwali