Promouvoir et défendre les droits des femmes et des jeunes filles : tel est l’engagement majeur pris ce jeudi par des leaders communautaires, responsables religieux, réseaux de femmes, autorités locales et influenceurs de la jeunesse, réunis à l’Hôtel Touriste de Bukavu. Ils participaient à l’atelier de formation des acteurs et influenceurs clés de la protection communautaire dans le cadre du projet « Appui à la promotion des droits de la femme et lutte contre les violences liées au genre », financé par la MONUSCO à travers ONU-Femmes et mis en œuvre par le consortium ARSF – La Prunelle RDC asbl.
Ce projet, qui couvre les zones de Bukavu, Uvira, Mwenga et Kalehe, s’inscrit dans la mise en œuvre du Plan d’appui des Nations Unies pour la transition de la MONUSCO au Sud-Kivu. Il vise à renforcer les mécanismes communautaires de prévention et de réponse aux violences basées sur le genre (VBG), tout en favorisant la justice transitionnelle, la cohésion sociale et l’inclusion.
Lors du lancement officiel, Claudine Kitumaini, membre de La Prunelle RDC asbl et représentante de la Secrétaire Exécutive de l’ARSF, a rappelé que cette initiative intervient dans un contexte marqué par le retrait progressif de la MONUSCO.
« Nous sommes dans une période où la MONUSCO quitte progressivement la RDC. Les Nations Unies veulent que ce départ ne soit pas un moment où les violences s’amplifient. Ce projet vient renforcer la capacité des acteurs communautaires et influenceurs à lutter contre les violences basées sur les normes, le genre et les coutumes rétrogrades qui discriminent les femmes. »

Elle a également souligné que les violences sexuelles et basées sur le genre continuent de briser des vies, aggravées par les conflits armés, les déplacements massifs et la fragilité des institutions :
« Il est de notre devoir collectif d’agir, de prévenir et de protéger. Aucune paix durable n’est possible sans justice, sans inclusion et sans la pleine participation des femmes et des jeunes. »
Durant cette formation, les participants — leaders communautaires, responsables religieux, réseaux de femmes et jeunes — ont été invités à :
- Intégrer l’approche genre dans les mécanismes de prévention et d’alerte,
- Promouvoir une masculinité positive et la culture de la non-violence,
- Lutter contre l’impunité et pour la dignité des survivantes,
- Bâtir des communautés résilientes, solidaires et justes.
Cet atelier a également permis d’engager un dialogue approfondi sur la sensibilité au genre, la protection des droits humains et la construction d’espaces sûrs pour les femmes et filles.
L’un des moments forts de cette rencontre a été la signature d’un acte d’engagement collectif.
« Nous, participants à l’atelier, nous engageons à promouvoir et défendre les droits des femmes et des jeunes filles, à mettre en œuvre des mécanismes de protection, de réponse et de prévention adaptés à nos réalités locales, à sensibiliser nos communautés aux normes sociales inclusives et à collaborer étroitement avec les autorités compétentes pour garantir une justice équitable. »
Cet engagement marque la volonté commune des acteurs présents d’œuvrer à la cohésion sociale et à la solidarité, en agissant avec responsabilité et détermination pour le bien-être des victimes de VBG.
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Dans son mot de lancement officiel, Claudine Kitumaini a exhorté les participants à repartir « mieux outillés, plus engagés et solidaires dans l’action » afin de transformer chaque village et quartier en espace sûr pour les femmes et les filles. Elle a également appelé à maintenir le cap sur les objectifs du Plan d’appui de l’ONU pour la transition, afin d’éviter que le départ de la MONUSCO ne laisse un vide dans la protection des populations vulnérables.