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    À Bukavu, la détresse des sinistrés d’incendies s’amplifie. À Kalehe, une mystérieuse maladie décime les arbres fruitiers. À Doha, les négociations entre Kinshasa et les rebelles du M23 soutenus par le Rwanda piétinent. En toile de fond, une flambée des prix, des pillages dans les écoles, et une gestion publique dénoncée par l’ODEP. Voici ce qu’il faut retenir de l’actualité en RDC et spécialement au Kivu ce vendredi.

    Commençons ce tour des médias de Bukavu et Goma par Radio Maendeleo qui est allé à la rencontre des sinistrés livrés au froid et à l’oubli dans la ville de Bukavu.

    C’est une ville meurtrie que décrivent nos confrères de Radio Maendeleo. Des dizaines de familles dorment à la belle étoile à Bukavu, un peu partout : à Ndendere, Nyakaliba, Mulambula…

    Des sinistrés qui tentent de reconstruire avec des tôles froissées, d’autres qui n’ont trouvé refuge que chez des proches. Le traumatisme est profond, et les limites des parcelles sont floues, nourrissant la crainte de nouveaux conflits fonciers.

    Si quelques dons ont été apportés par le député Olive Mudekereza et la structure Génération Aimé Boji, les besoins restent immenses fait remarquer Radio Maendeleo. Nourriture, abris, soins… C’est tout un système de solidarité qui est sollicité, mais qui tarde à se mettre en marche.

    Lire aussi: A la Une de la revue de presse : L’Est de la RDC sous tension, la justice en sursis, la parole de Mukwege en éveil !

    Et dans les champs de Kalehe ce sont les manguiers qui meurent et les familles qui risquent de s’effondrer

    À Kalehe, c’est un fléau silencieux mais dévastateur : une maladie d’origine inconnue décime les arbres fruitiers, alerte Watchdog Media. Les manguiers et orangers, pourtant vitaux pour l’alimentation et les revenus des ménages, se meurent.

    La population appelle à l’aide les autorités, les Églises, les partenaires techniques. Le cri est clair : sans intervention, c’est la sécurité alimentaire de tout un territoire qui est en péril.

    A Bukavu, la vie chère assiège le marché de Nyawera

    La Prunelle RDC lève le voile sur une réalité qui pèse au quotidien : la flambée des prix des denrées alimentaires. Riz, farine, sucre, huile… Tout augmente. Et avec la guerre à l’Est, les routes d’approvisionnement sont perturbées.

    La plaine de la Ruzizi n’est plus accessible, les commerçants doivent passer par Goma ou la Tanzanie. Les taxes s’accumulent. Résultat : les prix explosent, les clients désertent, et les vendeurs vendent à perte.

    Dans les allées du marché de Nyawera où nous transporte La Prunelle RDC, on parle d’une crise structurelle, pas d’un accident passager. Et les vendeurs comme les ménages attendent des réponses.

    Lire aussi: A la Une: Est de la RDC: l’heure des comptes approche (Revue de Presse)

    A Doha, où le Gouvernement congolais et la rébellion du M23, les nouvelles ne sont pas rassurantes. Les congolais devraient-ils craindre une balkanisation en douceur de leur pays ?

    C’est une révélation inquiétante relayée par Les Volcans News, citant une source diplomatique à Doha : le M23 – parrainé par Kigali – réclamerait la gestion exclusive du Nord et Sud-Kivu pendant huit ans.

    Une sorte de protectorat de fait que Kinshasa rejette fermement. Ces revendications interviennent dans le prolongement de l’accord de paix signé à Washington fin juin, sous l’égide de Marco Rubio.

    Mais sur le terrain, aucun cessez-le-feu réel, aucun retrait des troupes, et un climat de méfiance généralisée.

    La paix, oui, mais à quel prix ? demandent plusieurs analystes. Et surtout : avec quelles garanties pour les victimes des crimes de guerre et les populations déplacées depuis 30 ans ?

    Pendant ce temps, à Uvira : le bitume arrive… mais les travaux attendent

    À Uvira, sur la RN5, le bitume est bien arrivé, mais les travaux de réhabilitation ne reprennent pas, faute de moyens. Le chef de projet du Groupe EIS-EKA s’est confié à Kivu Times : sans déblocage des fonds par le Gouvernement central, tout reste à l’arrêt.

    Malgré le soutien administratif du gouverneur, la réalité est cruelle : des promesses… mais pas de budget.

    Et à Shabunda, un renfort militaire contre les Wazalendo

    Dans le territoire enclavé de Shabunda, c’est un renfort militaire qui vient d’arriver, rapporte Hapa Media. Des soldats du secteur Sukola 2 ont été déployés pour freiner l’influence grandissante des milices Wazalendo.

    Des habitants, d’abord paniqués, ont été rassurés par les autorités territoriales. Mais le retour de la sécurité reste un vœu suspendu à l’efficacité de ce nouveau déploiement.

    Lire aussi: A la Une : Bukavu, Goma, Baraka… Quand le chaos gagne du terrain, et que le Kiswahili résiste (La Revue de presse)

    Et au même moment, l’UCB croît bâtir autrement avec l’architecture humanitaire

    À Bukavu, un atelier de l’Université Catholique, relaté par Radio Universitaire ISDR, propose un modèle d’auto-construction solidaire pour les quartiers sinistrés comme Nyakaliba. Des architectes proposent un centre communautaire où ceux qui peuvent paient aussi pour ceux qui ne le peuvent pas. Une idée forte dans une ville frappée par les incendies et le chaos urbain.

    Et l’insécurité, on en parle toujours à Bukavu et environs

    À 8 heures du matin ce jeudi, 4 hommes armés ont attaqué un point Airtel au cœur de Bukavu. Bilan : argent et téléphones emportés. Pas de blessé, mais beaucoup d’inquiétude dans la population, selon Radio Maendeleo.

    Enfin à Walungu, c’est une école catholique qui a été ciblée par des voleurs, informe La Colombe FM. Panneaux solaires, amplis, médicaments de secours… tout emporté. La communauté éducative lance un appel à l’aide. L’avenir des enfants en dépend.

    Et à Goma, l’OVG est au bord du gouffre

    À Goma, l’Observatoire Volcanologique est en train de sombrer. Info RDC révèle un chaos administratif, un DG accusé de mépris total, et des agents en désespoir. « L’OVG n’existe plus », aurait-il répondu à une famille venue demander une assistance funéraire.

    La situation fait craindre la perte d’un outil essentiel dans une région volcanique.

    Toujours au Nord-Kivu, l’actualité nous transporte à Bambo où MSF est dépassé par l’afflux des déplacés

    Et puis cette alerte de Médecins Sans Frontières : à Bambo, les besoins humanitaires explosent. Les centres de soins débordent, la faim progresse, et la situation sécuritaire reste catastrophique. Le M23 continue de régner, la population est piégée.

    Clôturons cette revue de presse par Kinshasa où une organisation non gouvernementale « Observatoire de la Dépense Publique (ODEP) dénonce un budget qui oublie la population

    Le rapport de l’ODEP, relayé par Radio Svein, dénonce une exécution budgétaire 2024 déconnectée des priorités sociales. Éducation, santé, protection sociale : les secteurs-clés restent sous-financés. La souveraineté sociale est niée, déplore l’ODEP.

    Une presse congolaise toujours aussi engagée, entre cris d’alarme humanitaires, dénonciations de la malgouvernance, et initiatives citoyennes pour reconstruire là où l’État fait défaut.

    Pendant que les négociations de Doha hésitent entre paix durable et illusions diplomatiques, sur le terrain, ce sont les communautés, les écoles, les marchés, les sinistrés… qui résistent, inventent, et souvent, se débrouillent.

    Abdallah Mapenzi

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