Accès Humanitaire

Le Coordonnateur Humanitaire pour la République démocratique du Congo, Bruno Lemarquis, condamne fermement l’attaque contre un convoi humanitaire le 30 juin dans la ville de Butembo, au Nord-Kivu, qui a conduit à la mort tragique de deux travailleurs humanitaires. Au nom de la communauté humanitaire, il adresse ses sincères condoléances aux familles, amis et collègues des victimes.

Cette attaque s’inscrit dans un contexte d’escalade de violence extrêmement préoccupant dans la province du Nord-Kivu, mettant en péril le travail et la vie des travailleurs humanitaires.

Depuis le début de l’année, plus de 170 incidents sécuritaires ont directement ciblé les travailleurs humanitaires, causant au moins quatre morts et 20 blessés.

Plus d’une dizaine de travailleurs humanitaires ont également été enlevés au premier semestre 2024.

Ces attaques, qui constituent une violation grave du droit international humanitaire, ont un impact dévastateur sur l’accès humanitaire et la capacité des organisations humanitaires à fournir une assistance vitale aux populations dans le besoin.

« À un moment où les besoins humanitaires sont immenses, il est inacceptable que ceux qui s’efforcent d’aider les personnes affectées soient attaqués et tués », a poursuivi M. Lemarquis.

« Ces attaques contre les travailleurs et les biens humanitaires sont absolument répréhensibles. Elles menacent la vie de nos équipes et privent de nombreux civils congolais dans le besoin de l’aide vitale dont ils ont désespérément besoin pour survivre. Cela doit cesser. »

Depuis le 27 juin, une escalade de violence dans le territoire de Lubero continue d’entraîner des déplacements de populations, créant d’importants besoins humanitaires additionnels. La province du Nord-Kivu abrite au total 2,8 millions de personnes, dont environ 518.000 qui étaient déjà déplacées dans le territoire de Lubero suite à la reprise des combats dans les territoires de Rutshuru et Masisi en mars 2024.

« Je rappelle que les humanitaires ne sont pas des cibles, de même que les populations civiles ne sont pas des cibles. La sécurité et la protection des humanitaires doivent être assurées, et les auteurs de ces actions doivent être identifiés et traduits en justice », a insisté M. Lemarquis.

Le Coordonnateur Humanitaire appelle toutes les parties au conflit à garantir la libre circulation et la sécurité des travailleurs humanitaires. 

« J’en appelle à toutes les parties au conflit à assumer leurs responsabilités et à mettre fin à cette spirale de violence qui entrave notre capacité à secourir ceux qui en ont le plus besoin. Il est temps que tous les acteurs impliqués, ainsi que ceux qui ont une influence sur les parties au conflit, travaillent ensemble pour une désescalade immédiate des violences et un retour à un dialogue politique afin de trouver une solution durable au conflit. Il est également important d’augmenter les efforts en vue de promouvoir des solutions durables pour les personnes déplacées dans les zones où les conditions sont réunies », a conclu M. Lemarquis.

De son côté, l’ONG « TearFund » a dans un communiqué publié ce mardi 2 Juillet reconnu que ses agents « disparus » ont été tués au cours de cette même attaque tragique.

« Ces agents voyageaient dans un convoi qui est arrivé à Butembo en provenance de Lubero lorsqu’ils ont été attaqués et tués. Tearfund condamne avec fermeté cette horrible attaque contre le personnel humanitaire qui travaillait de manière désintéressée pour servir la population de la RDC », lit-on dans ce communiqué.

Freddy Ruvunangiza, depuis Goma

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