Au total, 185 enfants orphelins issus de 15 écoles primaires du territoire de Kalehe, dans la province du Sud-Kivu, font face à des difficultés grandissantes d’apprentissage après le décès de leurs parents, victimes du naufrage tragique du bateau MV Merdi survenu le 3 octobre 2024. Ce naufrage a endeuillé plusieurs familles dans les provinces du Nord et du Sud-Kivu.
Ces données proviennent d’une liste non exhaustive rendue publique le 19 novembre 2024 à Kalehe, dont une copie est parvenue à La Prunelle RDC ce mercredi 27 novembre 2024.
L’inspecteur chef de pool Primaire Kalehe 1, Malira Bazungu Espoir, explique que les 15 écoles mentionnées ne sont pas les seules à accueillir ces enfants victimes de cette tragédie. Il précise que d’autres écoles ne sont pas encore recensées en raison de l’impraticabilité des routes dans les hauts plateaux, particulièrement en cette période de pluie.
« Nous attendons une autre liste des écoles et du nombre d’enfants provenant de Numbi, Shanje et Lumbishi. Quelqu’un est actuellement en train d’identifier ces enfants en difficulté après la mort de leurs parents. Même si ces élèves sont à l’école, ils n’ont pas l’espoir de continuer. Ils sont traumatisés, ils subissent des chocs internes… », fait savoir l’Inspecteur Malira.
L’Inspecteur précise que les 185 enfants mentionnés sont inscrits dans les 15 écoles, parmi lesquelles l’EP Shanga, Mbasha, Rucunda, Rutshunda, Emmanuel, Kiguri, pour ne citer que celles-là. Il ajoute également que certains élèves du secondaire, touchés par ce drame, ont eu du mal à reprendre le chemin de l’école en raison du manque de moyens.
C’est pourquoi l’Inspecteur chef de pool Primaire Kalehe 1 appelle les autorités compétentes, au niveau des écoles, à soutenir les enseignants en matière d’accompagnement psychosocial et d’apprentissage socio-émotionnel. Il leur demande également de développer des mécanismes permettant de prévenir le développement de chocs traumatiques et d’encourager la résilience.
Au niveau de la communauté, il sollicite du gouvernement congolais et des organisations humanitaires la mise en place d’actions génératrices de revenus en faveur des familles qui accueillent ces enfants orphelins, afin de subvenir à leurs besoins primaires.
« Il y a aussi les fournitures scolaires, les uniformes et les chaussures, qui sont des besoins urgents pour que ces enfants puissent étudier dans de bonnes conditions. Notre objectif, en tant qu’enseignants, est de mettre en place des barrières pour prévenir les chocs toxiques qui pourraient entraîner des risques de maladies », déplore-t-il.
Notons qu’actuellement, une équipe d’inspecteurs itinérants membres du RECOPE ainsi que des ONG partenaires, faisant partie du sous-groupe de travail pour l’éducation, poursuivent leurs recherches pour identifier les autres orphelins des écoles primaires et secondaires affectés par ce drame.
Il est important de rappeler que le bateau MV Merdi a chaviré le 3 octobre de cette année, entraînant la mort de nombreuses personnes et la perte de plusieurs biens de valeur, laissant de nombreuses familles endeuillées.