Le Cadre de Concertation de la Société Civile du territoire de Mwenga, au Sud-Kivu, a exprimé son profond mécontentement face à la spoliation de l’aérodrome de Kakangala, situé dans le groupement de Bagunga, en chefferie de Wamuzimu, sur le territoire de Mwenga. Selon cette organisation, des entreprises minières, principalement chinoises, ont récemment pris possession de cette infrastructure destinée à faciliter l’arrivée, le départ et le déplacement des aéronefs.
« L’aérodrome, destiné à faciliter la circulation aérienne entre Lugushwa, Kamituga et Bukavu, est aujourd’hui menacé par des actes de spoliation, malgré le fait que l’ambassadeur de Chine ait décliné la présence de ses entreprises en République Démocratique du Congo. » a déclaré Monsieur Hilaire Isombya Besana, président du Cadre de Concertation.
Cette spoliation met en péril l’exploitation aérienne et la navigation entre les villes du Sud-Kivu, risquant ainsi d’isoler davantage la région de Mwenga.
L’organisation de la société civile de Mwenga appelle les autorités compétentes à prendre des mesures urgentes. Elle invite notamment les membres du Conseil Territorial de Sécurité à se rendre à Lugushwa pour évaluer la situation de près et organiser un conseil de sécurité afin de prendre des décisions fermes, allant de la suspension de l’exploitation à une interdiction formelle de cette activité.
Les responsables de la Société civile exigent que ces entreprises minières respectent les textes régissant l’exploitation des ressources minières en RDC et qu’elles réparent l’aérodrome, conformément aux principes directeurs des Nations Unies sur les entreprises et les droits de l’homme. Ces principes incluent le respect des droits des citoyens, notamment celui d’avoir un aérodrome fonctionnel, qui reste une responsabilité de l’État congolais, ainsi que la réparation des préjudices causés par les entreprises.
Il est important de souligner que les activités minières dans le territoire de Mwenga ont déjà été largement critiquées pour leurs effets dévastateurs sur l’environnement et les écosystèmes locaux. Ces exploitations ont entraîné la destruction de champs agricoles, d’étangs piscicoles et même la profanation de tombes, le tout sans aucune compensation pour les populations locales. Les autorités restent, selon les observateurs, inactives face à ces abus.