Intervenons-nous

Deux ans après leur adhésion au Programme de Désarmement, Démobilisation, Relèvement Communautaire et Stabilisation (P-DDRCS), d’anciens combattants Mai-Mai cantonnés sur le site de Kosoko Mbopi, dans la chefferie de Babila-Babombi (territoire de Mambasa, en Ituri), se disent abandonnés par les autorités.

Sans assistance ni accompagnement structuré, ces ex-miliciens vivent dans des conditions précaires, sans perspectives de réinsertion. Cette situation alimente l’inquiétude des populations locales, d’autant que certains éléments auraient déjà quitté le site pour les localités voisines de Ngubo et Makélé — toujours armés.

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L’absence de prise en charge suscite des tensions croissantes. Le manque de nourriture, de soins et de suivi psychosocial pousse certains à envisager le retour à la vie armée, compromettant la fragile stabilité dans cette zone de l’Ituri. Des observateurs locaux redoutent un regain d’insécurité, voire de nouvelles représailles contre les civils.

La Convention pour le Respect des Droits Humains (CRDH Mambasa) tire la sonnette d’alarme. Son coordonnateur, Ram’s Malikidogo, appelle le gouvernement congolais à une réaction urgente pour éviter « le pire ». Il déplore la lenteur du processus du P-DDRCS et souligne le risque de voir ces ex-combattants céder à la frustration.

Ce désengagement progressif des bénéficiaires du P-DDRCS pourrait anéantir les efforts de paix entrepris dans la région. Selon plusieurs sources locales, l’absence de suivi effectif et de mesures concrètes alimente la méfiance à l’égard du programme, pourtant censé offrir une alternative durable à la violence.

Face à la gravité de la situation, les voix se multiplient pour exiger une implication immédiate des autorités nationales et du P-DDRCS, avant que la situation ne dégénère davantage dans un territoire déjà fragilisé par des années de conflit.

Roger Kakulirahi

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