« Le Président de la République trompe beaucoup », cette phrase qui a conduit le député Jean-Bosco Assamba en prison

Un député Provincial de l’Ituri; élu de Bunia, Jean-Bosco Assamba, vient d’être transféré à la prison centrale de Bunia après une nuit passée au cachot de l’auditorat militaire de  la même ville; le week-end dernier. Son seul seul crime: avoir déclaré que « le Président trompe beaucoup »

Le député provincial Jean-Bosco Assamba, pasteur et cadre du parti RDPR est présumé coupable d’outrage au chef de l’Etat. Il a été placé en détention au terme d’une comparution, le dimanche 27 juin dernier , à l’auditorat militaire de l’Ituri à Bunia. Son procès pourrait s’ouvrir cette semaine. 

Malgré sa situation inconfortable, le député Jean-Bosco Assamba Angalika, élu de Bunia n’a pas le soutien de son parti RDPR; qui est un parti de l’Union sacrée . Il serait depuis le début de ce mois, sous le coup d’une «action disciplinaire » par la hiérarchie de ce dernier.

En état de siège, pas question d’immunité

Répondant à ceux qui se demandent sur l’arrestation d’un député alors que ses immunités n’ont pas été levées, un magistrat affirme que le député n’est plus couvert d’immunités parlementaires car les assemblées provinciales ont été « neutralisées » en Ituri et au Nord – Kivu depuis l’entrée en vigueur de l’état de siège.

Pour sa part, Luc Malembe, un opposant, proche de Fayulu, dit regretter l’attitude du Parti RDPR qui a sacrifié son cadre pour se « faire aimer dans l’Union Sacrée »

Contexte

Le député avait déclaré le 23 avril dernier, lors d’une rencontre entre les élus et la société civile à Bunia, que le Président promettait trop sans tenir à réaliser ses promesses. Il l’a d’ailleurs traiter de menteur.

« Espérer avoir la paix aujourd’hui en Ituri est très difficile. La grande responsabilité incombe au président de la République. Le Président de la République trompe beaucoup. Il a promis le cantonnement mais rien, il a promis venir s’installer ici, rien; il a promis le désarmement, rien. Tout ce qu’il promet, il ne fait pas. » avait-il aisément déclaré; avant de continuer, « le jour que le Président la République viendra ici, je vais le lui dire en face comme ça. »

Il faut dire que le député Assamba est une énième victime du pouvoir devenu de plus en plus hostile à toute voix dissidente.

Malgré la promesse de Tshisekedi de ne pas voir des gens être arrêtés pour l’avoir critiqué; la liste de ses prisonniers ne fait que s’allonger.

Si certains dont des journalises n’ont été que menacés, insultés ou interpellé pour quelques heures puis relâchés, d’autres par contre comme Henry Maggie du PPRD ont été arrêtés et condamnés même pour avoir critiqué le Président.  

Judith Maroy