Intervenons-nous

Le président américain de la Banque mondiale a accusé les autres banques internationales de développement de contribuer à aggraver l’endettement des pays en voie de développement.

Selon Lalibre.be, David Malpass a indiqué, lors d’un forum organisé à Washington par la Banque mondiale (BM), qu’il dirige, et le Fonds monétaire international (FMI), que l’Asian Development Bank, la Banque africaine de développement et la Banque européenne pour la reconstruction et le développement contibuaient au problème de la dette.

« Nous sommes face à une situation où les autres institutions financières internationales et, dans une certaine mesure, les institutions de financement du développement dans leur ensemble – et en tout cas les agences officielles de crédit à l’exportation – ont une tendance à prêter trop facilement, ce qui aggrave le problème de la dette ». a-t-il indiqué.

Pakistan, Nigeria, Afrique du Sud

Le président américain de la Banque mondiale a aussi accusé précisément l’Asian Development Bank, de « pousser des milliards de dollars » vers un Pakistan déjà dans une situation difficile face à la Chine, auprès de laquelle il est lourdement endetté, et la BAD (Banque africaine pour le Développement) de faire la même chose au Nigéria et en Afrique du Sud.

M. Malpass a appelé à plus de coordination entre institutions financières de développement et à accroître la transparence des contrats de prêts en éliminant les clauses secrètes; il a cité le cas de contrats entre l’Angola et la Chine.

« Il faut laisser la population voir à quoi s’engage son gouvernement quand il s’endette » dit-t-il.

La BAD a réagi ouvertement, en indiquant que la déclaration du président de la Banque mondiale était « trompeuse et inexacte ».

La Banque Mondiale plus que la BAD

Après avoir stigmatisé le procédé de M. Malpass comme « allant contre l’esprit du multilateralisme » et assuré qu’elle « observait des normes de transparence très élevées ».

Selon elle, la Banque mondiale avait des opérations en Afrique « bien plus importantes » que la BAD, ayant approuvé en 2018 pour 20,2 milliards de dollars, contre 10,1 pour la BAD.

S’agissant du Nigeria et de l’Afrique du Sud, poursuit la BAD, la Banque mondiale leur a prêté en 2018 respectivement 8,3 et 2,4 milliards de dollars, contre respectivement 2,1 et 2,2 milliards pour la BAD.

Et de rappeler qu’en juin 2019, la dette publique du Nigeria atteignait 83,9 milliards de dollars (14,6% de plus qu’en 2018), soit 20,1% du PIB (contre 17,5% en 2018). L’an dernier, la dette publique de l’Afrique du Sud atteignait 55,6% de son PIB (contre 52,7% en 2018).

Museza Cikuru

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