L’Observatoire de la Dépense Publique (ODEP) a exprimé ce mardi 26 août 2025 sa vive indignation face au déroulement du procès de l’ancien ministre de la Justice et garde des Sceaux, Constant Mutamba Tungunga. Dans un communiqué dont une copie a été transmise à La Prunelle RDC le 27 août, l’organisation pointe de nombreuses irrégularités et exprime de sérieux doutes sur l’indépendance de la justice et le respect de l’État de droit en République démocratique du Congo.
ODEP réaffirme sa condamnation de toute forme de détournement des deniers publics, tout en dénonçant « l’injustice qui règne ». L’organisation plaide pour une justice équitable, où aucune personne ne soit prise au dépourvu et où toutes les procédures soient menées dans le strict respect des droits fondamentaux et des règles légales.
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Selon l’Observatoire, le procès de Constant Mutamba présente plusieurs problèmes majeurs :
- Atteinte au principe de présomption d’innocence : « Depuis le lancement de la procédure, l’accusé est présenté à l’opinion publique comme déjà coupable, avant que la justice n’ait démontré les faits qui lui sont reprochés » ;
- Irrégularités de procédure : plusieurs incohérences ont été relevées dans le processus de saisine et d’instruction du dossier. ODEP souligne qu’une justice qui contourne ses propres règles affaiblit son autorité morale et son impartialité ;
- Sélectivité de la justice : le procès Mutamba apparaît, selon l’organisation, fortement teinté de considérations politiques, alors que d’autres dossiers de détournement et d’abus de pouvoir restent sans solution ;
- Absence de transparence : les informations communiquées au public sont fragmentaires, parfois contradictoires, et ne permettent pas de comprendre clairement les faits reprochés à l’accusé.
ODEP rappelle que la justice dans un pays démocratique doit être rendue dans le respect des droits de la défense, de l’équité procédurale et de la neutralité des institutions. L’organisation recommande un strict respect de la présomption d’innocence, de l’indépendance totale de la justice et de tous les droits de la défense afin d’éviter toute perception d’instrumentalisation politique.
Elle insiste sur le fait que la crédibilité de la justice congolaise et la consolidation de la démocratie reposent sur le respect absolu des droits fondamentaux et des procédures légales.
Par ailleurs, le verdict du procès, initialement prévu le 27 août 2025 par la Cour de cassation, a été reporté au lundi 1er septembre 2025 pour « contraintes organisationnelles ».