Dans la plaine de la Ruzizi, les écoles de Kamanyola, Sange et Luvungi ont dû fermer leurs portes en raison de la situation sécuritaire actuelle, contrastant avec d’autres régions où les élèves poursuivent normalement le programme national.
La crise a entraîné la fuite de nombreuses familles : certaines se sont dirigées vers Bugarama, d’autres se sont réfugiées dans des camps au Rwanda, à Bukavu ou à Cirira, au sud-est de Kamanyola. Cette dispersion alimente l’inquiétude des responsables scolaires, incertains sur le retour des enfants dès la réouverture des classes.
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« Il est difficile de savoir quelle sera la décision des parents. Nous espérons seulement un retour au calme. Avec la paix, tout redevient possible. » explique M. Bugembe Jean de Dieu, président du comité des parents de Kamanyola.
Il ajoute que les parents tentent d’encadrer les enfants à domicile pour maintenir un minimum d’apprentissage.
Du côté des enseignants, la situation est critique. Beaucoup, du secteur public et des écoles privées, ont quitté la zone sans aucune prime ni motivation. Ils sollicitent un soutien des autorités afin d’être traités équitablement par rapport à leurs collègues d’autres régions.
- Espoir Nanzu, enseignant à Kamanyola, insiste sur la nécessité de rattraper le retard.
« Si la situation se normalise, nous organiserons des séances de rattrapage pour permettre aux élèves de se mettre au même niveau que ceux qui n’ont pas connu de perturbations. »
Rappelons qu’en février dernier, la scolarité avait déjà été fortement perturbée. À leur retour, les enseignants avaient travaillé intensivement pour sauver l’année scolaire.
Aujourd’hui, ils espèrent que la crise ne se prolongera pas afin d’assurer aux élèves une formation de qualité, condition essentielle pour l’avenir de la jeunesse et du pays.
Ishara Yambisi bin Kashenya, depuis Kamanyola

