À Cirunga, dans le territoire de Kabare au Sud-Kivu, le vacarme joyeux des écoliers a cédé la place à un silence pesant. Depuis plusieurs semaines, l’insécurité persistante dans la région a forcé la fermeture de la plupart des écoles, privant ainsi des centaines d’enfants d’accès à l’éducation.
Les conséquences sont déjà visibles : pupitres recouverts de poussière, tableaux noirs effacés depuis longtemps, enseignants sans ressources, et élèves livrés à eux-mêmes. Pour de nombreuses familles, la fermeture des écoles représente une véritable détresse.
« La population appelle les autorités à rétablir la sécurité pour que nos enfants retrouvent le chemin de l’école et l’espoir d’un avenir meilleur », témoigne Chishibanji Mushekuru, habitant de Cirunga.
Les habitants redoutent une spirale négative : abandon scolaire, travail des enfants, mariages précoces, voire enrôlement forcé dans des groupes armés encore actifs dans certaines zones rurales de Kabare.
Dans ce territoire enclavé, où la pauvreté et les violences sont déjà omniprésentes, l’école reste pour beaucoup le seul espoir d’émancipation. Sa fermeture prolongée accentue la vulnérabilité des enfants et fragilise davantage un tissu social déjà éprouvé.
« L’éducation est un droit, pas un luxe. Nous demandons à l’État et à ses partenaires de sécuriser nos villages pour permettre la réouverture rapide des écoles », insiste un acteur local de la société civile.
Pour l’heure, les autorités peinent à garantir un retour rapide à la sécurité. Dans les villages de Cirunga, les familles vivent suspendues à une promesse de paix encore lointaine, tandis que les enfants voient s’éloigner chaque jour un peu plus leur rêve d’un avenir meilleur.
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À Cirunga, l’école n’est plus un lieu d’apprentissage. Elle est devenue un symbole d’abandon — et pour toute une génération, un avenir mis entre parenthèses.
Un article réalisé par le consortium RATECO et REMEL-GL avec l’appui de La Benevolencija Grands Lacs, dans le cadre du projet Habari za Mahali.