Intervenons-nous

    Deux civils ont été tués et trois enfants blessés lors d’une attaque attribuée aux rebelles des Allied Democratic Forces (ADF) dans la nuit du mercredi 17 septembre 2025 au village Idohu, dans la chefferie de Walese-Vonkutu, au sud du territoire d’Irumu (Ituri). Cette incursion meurtrière, marquée aussi par l’incendie de maisons et le pillage de biens commerciaux, s’ajoute à une série d’atrocités qui endeuillent l’Est du pays.

    Selon la Convention pour le Respect des Droits Humains (CRDH), l’intervention des Forces armées de la RDC (FARDC) a permis de repousser les assaillants et de libérer des otages. Mais son coordinateur, Christophe Munyanderu, a dénoncé l’inefficacité des opérations conjointes FARDC-UPDF, jugeant urgent de « redéfinir la stratégie militaire » afin de neutraliser durablement les bases ADF dans la région.

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    Cette nouvelle attaque intervient alors que le Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie (PPRD) a publié une note d’analyse conjoncturelle n°001 du 15 septembre 2025, accusant l’État congolais de manquer à sa mission première : protéger sa population. Le parti de l’ancien président Joseph Kabila évoque plus de 119 morts en une semaine dans les territoires de Lubero, Komanda, Mabondo, Kindu, Melinya et Kenge, imputés aux ADF affiliés à l’État islamique. En Ituri, les habitants vivent aussi sous la menace des milices CODECO qui contrôlent certaines zones.

    « Lorsqu’un État faillit à sa mission de sécuriser sa population, le contrat social est rompu et la légitimité cesse d’exister », écrit le PPRD, qui s’interroge sur l’absence des services publics alors que les massacres se poursuivent parfois plusieurs jours d’affilée. Le parti dénonce une « responsabilité internationale tacite », accusant Kinshasa d’avoir délégué la sécurité de la région à l’armée ougandaise (UPDF), dont les résultats restent limités.

    La note cite aussi un tweet de Tibor Nagy, ancien conseiller Afrique-Asie de Donald Trump, qui s’indigne de « l’humiliation » de l’armée congolaise face au M23 et de son incapacité à protéger les civils contre les ADF, tandis que « le président Tshisekedi voyage au Kazakhstan au lieu de se rendre dans l’Est du Congo ».

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    Pour le PPRD, la crise sécuritaire prend une dimension politique : un État qui ne protège plus ses citoyens perd sa légitimité. Le parti appelle à des mesures urgentes pour restaurer l’autorité de l’État, à une clarification des responsabilités au sommet de l’appareil sécuritaire, et exhorte l’opinion nationale ainsi que la communauté internationale à ne pas rester indifférentes face aux massacres qui frappent l’Ituri et le Nord-Kivu.

    Éliane Mufungizi

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