Au moins 10.000 personnes, majoritairement des femmes et des enfants, se sont réfugiées à l’hôpital général de Masisi et à la base de Médecins Sans Frontières (MSF) suite aux récents affrontements entre les FARDC-Wazalendo et les rebelles du M23-RDF dans le territoire de Masisi, en province du Nord-Kivu. L’ONG MSF indique qu’il est difficile d’obtenir un chiffre précis, mais estime que le nombre de réfugiés est proche des 10.000.
Romain Briey, coordinateur du projet MSF à Masisi, a exprimé des préoccupations concernant la gestion de cet afflux massif de personnes.
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« Les installations sanitaires ne suffisent pas à répondre à leurs besoins essentiels. Les latrines commencent à déborder et, bien que nous fassions tout notre possible pour répondre à cette situation, le manque d’acteurs humanitaires dans la zone complique encore les choses », a-t-il déclaré.
Cette situation n’est pas isolée : les populations locales se réfugient régulièrement dans ces structures lors des affrontements armés. La semaine dernière, des milliers de personnes avaient déjà trouvé refuge à l’hôpital de Masisi ainsi qu’au centre de santé de Nyabiondo.
Les équipes de MSF, en collaboration avec le ministère de la Santé, s’efforcent de soutenir ces familles en assurant l’accès à l’eau potable et aux soins de santé de base.
Toutefois, Romain Briey souligne que la situation alimentaire pourrait rapidement devenir critique si les affrontements persistent. De plus, la situation sécuritaire actuelle complique l’intervention de MSF dans d’autres zones du territoire, limitant leur capacité à référer les patients en état critique vers Goma et à évaluer les besoins ailleurs dans la région.
Il est à noter que MSF, dans son engagement humanitaire, travaille avec une neutralité absolue, en veillant à ce que les normes de l’hôpital soient pleinement respectées. « Aucun individu armé ou en uniforme ne doit se trouver dans l’enceinte de l’hôpital », insiste Romain Briey.
La situation dans le territoire de Masisi reste préoccupante, avec des milliers de civils fuyant les violences et cherchant désespérément refuge, alors que les conditions d’accueil restent difficiles pour les structures humanitaires locales.
Trésor Wilondja