Intervenons-nous
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    Une avancée historique pour les droits des filles, un lynchage dramatique dans un hôpital, des sinistrés oubliés en pleine guerre… La République démocratique du Congo vit des secousses sociales, éducatives et humanitaires profondes. Et dans cette revue de presse, les voix de l’espoir croisent celles de l’indignation.

    Éducation : enfin la fin d’une hypocrisie nationale ? C’est un titre de La Prunelle RDC.

    C’est un tournant ! Depuis le 14 juillet 2025, les élèves enceintes ne pourront plus être exclues des écoles. Une décision ferme du ministère de l’Éducation nationale, rapportée avec force et nuance par La Prunelle RDC, qui y voit « la fin d’une hypocrisie nationale » : celle d’une société qui punissait les filles tout en laissant courir les auteurs de grossesses précoces — souvent des cas avérés de viols sur mineures.

    Lire aussi : A la Une de la revue de presse : L’Est de la RDC sous tension, la justice en sursis, la parole de Mukwege en éveil !

    Cette réforme, réclamée depuis des années par les activistes des droits des filles, consacre enfin le droit à l’éducation comme un droit inconditionnel. « C’est une mesure de justice, pas une invitation à tomber enceinte », précise l’éditorial du groupe des médias en ligne.

    Mais si cette victoire fait l’unanimité ? Pas tout à fait. Le FDAPID, cité par Les Volcans News, appelle à la « contextualisation » de cette mesure, craignant un relâchement moral et une montée des grossesses non désirées. L’organisation s’inquiète aussi d’une absence d’étude préalable et de mesures d’accompagnement. Elle plaide pour des sanctions renforcées contre les auteurs de ces violences et une vraie éducation à la sexualité.

    Sans fioritures ni envolées, La Fortune RDC informe : le 14 juillet, une circulaire du ministère de l’Éducation nationale interdit désormais toute exclusion d’élèves enceintes dans les écoles de RDC. Le média insiste sur le rappel des engagements du pays en matière d’éducation inclusive et d’égalité de genre, mais s’en tient strictement à la lettre du texte, sans commentaire ni analyse.

    On note cependant que les directions provinciales sont invitées à diffuser largement la mesure.

    Deux sons de cloche, mais une évidence : le débat est lancé sur l’école, la sexualité, la justice et les tabous.

    Et dans un autre chapitre, le lynchage à Lwiro : l’hôpital violé, l’éthique bafouée

    Scène d’horreur à Lwiro, dans le Sud-Kivu. Deux présumés voleurs ont été arrachés à leur lit d’hôpital par une foule déchaînée et brûlés vifs. Labeur Info et Radio Maendeleo rapportent ce lynchage en pleine structure médicale, une violation grave du serment d’Hippocrate et de la dignité humaine.

    Le médecin-chef de zone, Dr Serge Munyahu, s’est insurgé : « L’hôpital est un refuge sacré, pas un théâtre d’exécution populaire. »

    Lire aussi : A la Une: Est de la RDC: l’heure des comptes approche (Revue de Presse)

    Un rappel amer que la justice populaire continue de faire rage dans certaines zones, au détriment des principes fondamentaux des droits humains.

    A Kalehe, des sinistrés oubliés et le silence coupable

    Pendant ce temps, à Kalehe, le désespoir est profond. Radio Maendeleo et L’Essentiel RDC dressent un tableau sombre : plus de 40 familles déplacées depuis février vivent dans l’abandon total, après la destruction de leurs maisons dans les bombardements entre les FARDC et le M23.

    Sans abris, sans aide, ces familles lancent un appel vibrant à la solidarité. Témoignage poignant de Pascal Byamungu : « Ma famille dort à la belle étoile. Nous sommes abandonnés. »

    Au-delà de la misère, c’est un sentiment d’invisibilité qui traverse ces articles. Et derrière, une question : où est la réponse humanitaire promise ?

    Des Wazalendo à Fizi et les barrières illégales ont la peau dure constate Kivu Times.

    Fizi n’en peut plus ! Malgré une décision officielle de suppression, les barrières illégales érigées par les Wazalendo continuent de proliférer. Selon Kivu Times, sur l’axe Baraka-Misisi, plus de 20 barrières illégales rançonnent quotidiennement les voyageurs. 1000 francs congolais à chaque poste.

    « On nous ment ! », s’insurge un passager interrogé par nos confrères. Cette persistance des tracasseries illustre la faiblesse de l’autorité de l’État dans certaines zones, et surtout le double discours des groupes armés.

    Et quelques jours avant le Tenasosp, la société civile d’Uvira plaide pour les déplacés

    Alors que les élèves de 8e année s’apprêtent à passer le Test national de sélection et d’orientation scolaire (Tenasosp), la société civile d’Uvira monte au créneau.

    Dans Le Courrier de Bukavu, elle alerte : des milliers d’élèves déplacés par les conflits risquent d’être exclus, car non répertoriés dans les listes de leurs nouvelles localités.

    Lire aussi : A la Une : Bukavu, Goma, Baraka… Quand le chaos gagne du terrain, et que le Kiswahili résiste (La Revue de presse)

    Une revendication simple : que la guerre ne vole pas à ces enfants leur droit à l’éducation.

    Et à Bukavu, l’insécurité et les incendies frappent fort

    Bukavu est sous tension. Dans Le Souverain Libre, des habitants de Nkafu dénoncent des incursions nocturnes de malfrats armés. Vols, violences, insécurité : la peur gagne du terrain.

    Et comme si cela ne suffisait pas, La Prunelle RDC rapporte une série noire d’incendies depuis début juillet : cinq sinistres majeurs, plusieurs morts, des dizaines de familles sans abri. Les installations électriques défectueuses sont pointées du doigt. Mais en attendant, la saison sèche s’annonce longue… et meurtrière.

    Dans le chapitre Climat et jeunesse : la riposte anti-désinformation s’organise

    Un vent d’optimisme souffle depuis Bukavu : RTNK revient sur une formation animée par le Club RFI sur la lutte contre la désinformation dans le secteur environnemental.

    Objectif : outiller les jeunes à vérifier, fact-checker, et éduquer à l’écologie dans l’ère numérique. Un projet porté par l’application « B Verte » et salué pour son approche inclusive. Comme le dit un participant : « À l’ère des fake news, nous devons être les gardiens de la vérité. »

    Radio Universitaire ISDR Bukavu braque ses micros sur une crise silencieuse : la pénurie d’eau dans plusieurs quartiers de la ville. Le média donne la parole aux habitants, inquiets pour leur sécurité, leur santé, et surtout celle de leurs enfants. On y entend la fatigue de devoir se lever à l’aube pour aller chercher de l’eau loin de chez soi.

    Le reportage évoque aussi les risques d’accidents, de noyades ou de maladies liés aux points d’eau non sécurisés.

    Clôturons ce tour des médias par Mama Radio et Kivu top autour de la Journée mondiale des chimpanzés synonyme d’un un cri pour les forêts congolaises

    Le 14 juillet, c’était aussi la journée mondiale des chimpanzésMama Radio et Kivu Top en profitent pour rappeler les menaces graves qui pèsent sur ces grands singes en RDC : braconnage, déforestation, commerce illégal.

    Le parc de Kahuzi-Biega appelle à renforcer les efforts de conservation. Un enjeu de biodiversité, mais aussi de survie culturelle et écologique.

    C’est la fin de la revue de presse de ce mardi 15 juillet.

    Des élèves enceintes enfin protégées, des malades lynchés dans des hôpitaux, des familles errantes oubliées de tous… mais aussi, des jeunes formés à l’éducation médiatique, des chimpanzés qu’on essaie encore de sauver, et des voix qui continuent de dénoncer.

    L’actualité des Kivu est un kaléidoscope d’urgences, de batailles sociales, et d’espoirs qui résistent.

    On se retrouve prochainement avec le même plaisir.

    Claudine Kitumaini

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