Intervenons-nous

La Société Civile Forces Vives du territoire de Mwenga, alerte les autorités locales, provinciales et nationales sur l’insécurité persistante dans l’axe Hauts Plateaux de Muhuzi. Cette situation critique concerne notamment la zone triangulaire des trois chefferies : Luindi, Burhinyi et Luhwindja, ainsi que le secteur d’Itombwe.

Au cœur de cette insécurité se trouve un conflit de leadership entre deux factions des wazalendo, à savoir le groupe N’yakiliba et le groupe Rumahondwa. Ces deux groupes, tous originaires de la chefferie de Luindi, se livrent à des affrontements violents qui ont entraîné des pertes en vies humaines et des dégâts matériels considérables.

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En août 2024, des combats entre ces factions ont eu des conséquences tragiques : six civils ont été tués, 109 maisons ont été incendiées à Kihazi, et de nombreux biens de valeur ont été volés. Ces violences ont également conduit au déplacement de populations vers d’autres villages, accentuant une crise humanitaire déjà préoccupante.

Pour tenter de résoudre cette situation, un conseil de sécurité territorial a été convoqué à Luhwindja, rassemblant toutes les parties prenantes en conflit. Dix engagements ont été pris, incluant la Société Civile, les autorités territoriales, les forces de l’ordre et les chefs des chefferies.

Parmi eux, figuraient un cessez-le-feu, le respect mutuel, le retour volontaire des populations déplacées, et l’engagement de chaque groupe à demeurer dans son entité d’origine sans s’attaquer.

Malheureusement, ces engagements ont été rapidement violés après une période d’accalmie de 49 jours. Le lundi 27 octobre 2024, les hostilités ont repris.

Avant cela, une réunion s’est tenue le samedi 8 octobre 2024 à Makenda, dans le groupement de Bashimukinje, premier secteur d’Itombwe.

Cinq généraux autoproclamés de chaque faction se sont rencontrés : il s’agit du général Kikolongo, Cesare, Rumahondwa, Nguvu Zamilima et le général Museveni. Leur objectif principal était de créer une coalition dénommée « Les Vrais wazalendo ».

Le 27 octobre, des affrontements ont éclaté entre les Wazalendo du groupe N’yakiliba à Kihazi, près de l’état-major de Kitwamaja, et les « Vrais wazalendo » sous le commandement de Rumahondwa, explique la Société Civile Forces Vives de Mwenga.

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Les combats se sont poursuivis le 28 octobre à Kalungu, où des maisons de civils ont été incendiées et des vaches ont été pillées par le groupe N’yakiliba, entraînant de nouveaux déplacements de populations.

À l’heure actuelle, le conflit ne se limite plus à un simple différend de leadership, commence à se transformer en un conflit communautaire entre des membres des communautés Batumba et des Basimbi de la chefferie de Luindi. Les bilans de pertes humaines et de destructions restent flous, et les mouvements de population sont suivis par des sources locales, notamment les membres de la Société civile locale.

La Société Civile Forces Vives condamne fermement ces violations des engagements signés entre les deux groupes wazalendo, ainsi que les exactions graves des droits humains commises contre les populations de cette région.

Elle exige l’installation urgente d’un poste d’interposition des FARDC (Régiment 3306) pour protéger les populations assiégées et pour prévenir l’infiltration de groupes armés étrangers sur la route Nationale Numéro 2.

La Société Civile Forces Vives appelle également les deux groupes à cesser immédiatement leurs hostilités, en rappelant que nul n’est au-dessus de la loi.

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Enfin, elle recommande aux instances judiciaires d’ouvrir une enquête sur ces exactions et de sanctionner les coupables.

Les intervenants humanitaires sont également appelés à initier une mission d’évaluation multisectorielle dans les axes Kigogo, Ningu, Kashindaba et Muhuzi pour faciliter l’assistance humanitaire aux populations touchées.

Jean-Luc M.

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