En raison des affrontements violents entre les groupes armés, notamment le M23, et les forces de défense locales dans la province du Nord-Kivu, Goma et ses environs font face à une catastrophe humanitaire d’une ampleur inédite. À ce jour, plus de 770 personnes ont été déclarées mortes et près de 3.000 autres blessées, saturant les infrastructures de santé locales.
Depuis le 21 janvier 2025, des milliers de civils ont fui leurs foyers en quête de sécurité, un nombre considérable se dirigeant vers Goma.
Toutefois, l’afflux de déplacés a encore aggravé la situation humanitaire déjà critique. L’accès à certaines zones, comme Kirosthe, Sake, et des parties de Nyiragongo, reste bloqué, et les fournitures médicales essentielles sont en rupture. Les hôpitaux de Goma fonctionnent à pleine capacité, et de nombreux blessés attendent toujours une évacuation urgente.
Un rapport récent de la Division Provinciale de la Santé indique que les hôpitaux ne parviennent pas à faire face à la vague de blessés.
À ce jour, environ 2880 personnes ont été admises dans les structures de santé de Goma et des zones avoisinantes. Malheureusement, le bilan des morts continue de s’alourdir. Les morgues, déjà débordées, sont remplies de corps, dont beaucoup sont en état de décomposition avancée. Les unités de réfrigération temporaires utilisées pour stocker les corps fonctionnent avec des groupes électrogènes, mais ces derniers manquent déjà de carburant, rendant la situation encore plus dramatique.
III. SITUATION DES BLESSES
STRUCTURE | AIRE DE SANTÉ | ZONE DE SANTÉ | BLESSES | DÉCÈS |
CS KASIKA | KASIKA | ZS KARISIMBI | 98 | 27 |
UDGOVOU | BUDGOVU | ZS KARISIMBI | 92 | 17 |
AFIA YETU | BUDGOVU | ZS KARISIMBI | 27 | 2 |
MUNGANO RESURECTION | MUNGANO RESURECTION | ZS KARISIMBI | 17 | 2 |
HGR VURUNGA | VIRUNGA | ZS KARISIMBI | 263 | 56 |
CS MAJENGO | MAJENGO | ZS KARISIMBI | 27 | 1 |
CH NOTRE DAME | KATOYI | ZS KARISIMBI | 46 | 2 |
CS LUBANGO | LUBANGO | ZS KARISIMBI | 26 | 2 |
ALBERT BARTHEL | ALBERT BARTHEL | ZS KARISIMBI | 18 | 1 |
HOPITAL MILITAIRE | KASIKA | ZS KARISIMBI | 589 | 281 |
CS RAPHA | RAPHA | ZS KARISIMBI | 12 | 1 |
HOPITAL DES GRANDS LACS | MURARA | ZS KARISIMBI | 12 | 3 |
Bureau Office de route | MABANGA | ZS KARISIMBI | 30 | 0 |
CS MABANGA | MABANGA | ZS KARISIMBI | 21 | 6 |
CS BARAKA | BARAKA | ZS KARISIMBI | 4 | 6 |
CS NDOSHO | NDOSHO | ZS KARISIMBI | 11 | 0 |
CS VIRUNGA | VIRUNGA | ZS KARISIMBI | 6 | 0 |
CS MURARA | MURARA | ZS KARISIMBI | 4 | 0 |
CS METHODISTE UNIE DE MAJENGO | METHODISTE UNIE DE MAJENGO | ZS KARISIMBI | 5 | 0 |
Sous Total ZS de Karisimbi | 1308 | 407 | ||
CHARITE MATERNEL | MAPENDO | ZS DE GOMA | 35 | 45 |
HOPITAL DE KYESHERO | KESHERO | ZS DE GOMA | 237 | 40 |
HOPITAL PROVINCIAL DU NORD KIVU | HEAL AFRICA | ZS DE GOMA | 202 | 250 |
HEAL AFRICA | HEAL AFRICA | ZS DE GOMA | 517 | 20 |
CBCA NDOSHO HEAL AFRICA | ZS DE GOMA | 450 | 0 | |
CIMAK | KATINDO | ZS DE GOMA | 20 | 0 |
Sous Total ZS de Goma | 1461 | 355 | ||
CS NGANGI III | NGANGI III | ZS DE NYIRAGONGO | 5 | ND |
CM SILOE | NGANGI III | ZS DE NYIRAGONGO | 42 | 10 |
CS MUNIGI | MUNIGI | ZS DE NYIRAGONGO | 12 | ND |
HGR NYIRAGONGO | MUNIGI | ZS DE NYIRAGONGO | 52 | ND |
CS TURUNGA | TURUNGA | ZS DE NYIRAGONGO | 0 | 1 |
Sous Total ZS de Nyiragongo | 111 | 11 | ||
TOTAL GENERAL | 2880 | 773 |
La situation sécuritaire à Goma reste extrêmement volatile. Des tirs sporadiques et des pillages continuent de perturber la ville, les entrepôts des organisations humanitaires internationales telles que le CICR (Comité international de la Croix-Rouge), le PAM (Programme alimentaire mondial) et MSF (Médecins Sans Frontières) ont été ciblés. Les marchés locaux et supermarchés ont également été pillés, aggravant la pénurie de biens essentiels.
Goma, comme une grande partie du Nord-Kivu, fait face à de graves pénuries d’eau, d’électricité et d’accès à Internet, ce qui crée un risque sanitaire supplémentaire. L’interruption de l’approvisionnement en eau potable augmente le risque de propagation du choléra et d’autres maladies hydriques parmi la population déplacée. Les craintes sont grandes que, sans intervention immédiate, la situation ne devienne incontrôlable.
Face à cette tragédie, les autorités locales de santé collaborent avec des partenaires internationaux pour fournir une aide d’urgence.
L’UNICEF a fourni des kits médicaux, tandis que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a livré des fournitures supplémentaires, notamment des kits chirurgicaux et des matelas pour les hôpitaux. Toutefois, l’ampleur de la crise dépasse largement les ressources disponibles, et il y a un besoin urgent de plus d’aide internationale, tant en termes de fournitures médicales que de soutien logistique.
En plus du nombre accablant de blessés et de morts, les établissements de santé de Goma doivent également faire face à une possible épidémie de Mpox (anciennement connue sous le nom de variole du singe). À ce jour, 15 individus sont en isolement pour Mpox, mais avec des ressources limitées, la capacité de contenir la propagation de la maladie reste incertaine.
Le peuple de Goma et du Nord-Kivu est pris dans un cycle sans fin de violence, de déplacements et de souffrances. Alors que les familles sont dévastées et que des communautés entières sont déplacées, la question se pose : combien de temps encore cette crise durera-t-elle avant que le monde ne prenne des mesures décisives ?
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Les autorités locales, en collaboration avec les organisations de santé, appellent à un accès humanitaire accru et à plus de ressources pour soigner les blessés, sécuriser les hôpitaux et garantir que les fournitures médicales vitales atteignent les personnes qui en ont besoin. L’appel à la solidarité internationale et à une intervention rapide est clair. Des milliers de vies sont en jeu, et sans action immédiate, la situation pourrait se transformer en une catastrophe encore plus grande.
À ce jour, plus de 5949 personnes ont été blessées dans le cadre du conflit depuis mars 2024, et le bilan ne cesse de s’alourdir sans fin apparente. Pour les habitants de Goma, le besoin de paix, de sécurité et de dignité n’a jamais été aussi urgent.
Jean-Luc M., à Goma