Intervenons-nous

    Le nouveau coronavirus continue son désastre dans le monde, où il a déjà atteint plus 724.945 cas confirmés, 152.314 guérisons, et 34.041 morts, selon le dernier bilan de ce lundi matin.

    En RDC où la pandémie a atteint 81 cas ce dimanche, l’équipe de riposte a fait un plan stratégique de 12 mois. Il concerne la riposte contre le Coronavirus dans l’épicentre de notre pays qui est Kinshasa et un budget pour préparer les autres provinces qui ne sont pas encore atteintes. Pour le moment, ce budget s’élève à 135 millions de dollars américains.

    Dans cette analyse que vous propose Laprunellerdc.info, John Zyombo, Expert en Finances Publiques et chercheur indépendant dans la transparence budgétaire, donne des propositions sur la gestion des fonds qui seront alloués à la riposte, pour éviter le détournement et la corruption.

    Analyse

    Pour faire face à cette pandémie, le Gouvernement de la République mets en place diverses mesures, dont la déclaration de l’état d’urgence par le Prédisent de la République et la création d’une coordination de la riposte pour ralentir la propagation du virus au mieux gérer les ressources pour ceux qui tombent malades.

    L’équipe de la riposte contre cette pandémie a présenté son budget annuel pour assurer le travail. Un plan stratégique étalé sur une année et qui se chiffre à 135 millions de dollars. Révélation faite le jeudi 26 mars 2020 sur la station TOPCONGO, du Dr Jean-Jacques Muyembe, coordonnateur de la riposte en République démocratique du Congo.

    Comment atténuer les risques d’opacité, de contrats cachés, de surfacturation, de manque de concurrence, de collusion et bien d’autres risques de corruption ?

    L’histoire récente au pays nous apprend qu’en cas de crise, lorsque les décisions concernant les ressources financières sont prises en urgence, il existe un risque accru de fraude et d’abus.  Les intérêts particuliers priment en place et lieu des intérêts collectifs.

    La RDC occupe la 168e place sur 180 pays dans l’indice de perception de la corruption établi par l’ONG Transparency international, dans un rapport rendu public fin janvier.

    A titre exemplatif, en septembre 2019, l’ex-ministre congolais de la Santé, le docteur Oly « Jim » Ilunga Kalenga, a été inculpé pour « détournement » de plus de 400 000 dollars alloués à la lutte anti-Ebola, cet argent était destiné à l’achat des produits pharmaceutiques et leur affrètement au Nord-Kivu et en Ituri. Lui et son ancien conseiller financier Ezechiel Mbuyi Mwasa ont été condamnés le lundi 23 mars 2020 à cinq ans de travaux forcés.

    Les congolais doivent se rassurer que les fonds qui devraient atténuer la crise et soutenir les communautés ne finissent pas par être volés pour ne pas compromettre la sécurité des communautés concernées par ce programme. Car la coordination de coronavirus est assurée à cheval entre le ministère de la santé et le coordonnateur de la riposte. Cette configuration prête déjà à confusion en termes de responsabilisation financière.

    Propositions
    • Les contrats ne doivent pas être passés à des entreprises détenues ou contrôlées par des décideurs gouvernementaux. En outre, pour empêcher les escrocs d’obtenir frauduleusement des fonds, Il faut exiger la divulgation des véritables propriétaires de chaque entreprise avec laquelle le gouvernement a conclu un contrat dans le cadre de la riposte.
    • Il doit y avoir une comptabilité publique pour expliquer la façon dont les fonds doivent être dépensés et un rapprochement public de la façon dont ils ont été dépensés.
    • Pour garantir davantage la responsabilité, le Gouvernement devrait étendre la protection des dénonciateurs qui présentent des preuves crédibles de tout acte répréhensible.
    • Activer les audits en temps réel des processus de marchés publics, précisément en raison du caractère exceptionnel de la situation et de l’ampleur de l’urgence.
    • Ouverture maximale des informations, y compris des données ouvertes, avec une vision globale des marchés publics, de la planification à la livraison;
    • Veiller à ce que les contrats du gouvernement visent à lutter contre le coronavirus et ne soient pas volés ou détournés par des acteurs corrompus.
    • Exiger des informations sur les bénéficiaires effectifs pour chaque entreprise et leurs sous-traitants avec lesquels le gouvernement conclut un contrat.

    Fait à Dubaï aux Emirats Arabes Unis, le 28 mars 2020

    John Zyombo

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