Les enseignants de la sous-division de l’Éducation nationale et Nouvelle Citoyenneté Ilebo 1 ont déclenché ce lundi 17 novembre une grève totale, accompagnée d’une marche pacifique, pour exiger le paiement de trois mois d’arriérés de salaire. Depuis septembre, aucun enseignant de cette entité n’a perçu sa rémunération, paralysant toutes les activités scolaires.
Brandissant des pancartes aux messages explicites, les manifestants ont parcouru les principales artères d’Ilebo pour alerter l’opinion et interpeller les autorités.
Des sources locales indiquent que les enseignants dénoncent une situation devenue « intenable ». Leur paye, assurée ici par la Caritas, accuse régulièrement des retards récurrents depuis plusieurs années, plongeant les familles dans une précarité profonde.
Face à l’impasse, les enseignants affirment que la grève est désormais la seule voie possible pour briser ce cycle d’instabilité salariale.
La suspension des cours laisse des centaines d’élèves à la maison, au grand désarroi des parents qui craignent pour l’avenir éducatif de leurs enfants.
Plusieurs d’entre eux appellent les autorités éducatives et le Gouvernement à prendre des mesures urgentes et durables pour rétablir l’ordre scolaire avant que la situation ne dégénère davantage.
De leur côté, les enseignants préviennent : si aucune solution n’est trouvée rapidement, l’action sera durcie dans les jours à venir.
La mobilisation d’Ilebo s’inscrit dans un contexte national marqué par de multiples foyers de tension dans le secteur éducatif.
La semaine dernière encore, la Synergie des syndicats des enseignants dénonçait les retards chroniques de paiement et la non-application des engagements gouvernementaux.
Le 10 novembre, les enseignants de Shabunda (Sud-Kivu) avaient eux aussi cessé les cours pour réclamer jusqu’à quatre mois d’arriérés.
Le schéma est identique : salaires impayés, gestion jugée chaotique et discriminatoire, et paralysie des écoles.
La crise d’Ilebo illustre une problématique devenue structurelle au sein du système éducatif congolais : le retard de versement des salaires, loin d’un simple problème administratif, constitue désormais une menace réelle pour la stabilité du calendrier scolaire dans tout le pays.
Joseph Aciza

