Le Conseil des Wazalendo de l’Est ainsi que la coordination locale d’Uvira ont exprimé leur opposition catégorique à la commission chargée de l’identification des combattants Wazalendo dans la ville d’Uvira, au Sud-Kivu. Ils dénoncent une initiative non mandatée par les autorités nationales et motivée par des intérêts financiers locaux.
Dans un communiqué officiel parvenu à La Prunelle RDC, ces structures accusent les responsables provinciaux de mener un processus opaque, notamment le général William Amuri Yakutumba et Foka Maike, soupçonnés de vouloir justifier des fonds perçus du gouvernement provincial. Selon les contestataires, chaque combattant identifié reçoit 50 dollars, ce qu’ils refusent en attendant l’arrivée de la délégation officielle de la Réserve Armée de Défense (RAD), actuellement à Kisangani.
Les Wazalendo d’Uvira affirment n’avoir pas été officiellement conviés à la réunion du Conseil de sécurité provincial tenue le 16 juillet 2025 à Uvira. Leur coordonnateur a même été empêché d’y accéder, sous prétexte qu’un autre délégué le représentait déjà. Pendant ce temps, des coordinations autoproclamées, soutenues par des politiciens locaux, auraient été surreprésentées, certains avec plus de cinq délégués.
Bien que le gouverneur Jean-Jacques Purusi affirme que l’identification des Volontaires pour la Défense de la Patrie (VDP) est autorisée par le chef de l’État, les Wazalendo de l’Est rejettent les personnes désignées pour diriger cette opération, évoquant une volonté de marginalisation et de manipulation politique.
À l’issue de la réunion contestée, un compromis temporaire a été trouvé : une commission technique mixte devait être mise en place pour superviser l’identification, incluant les trois coordinations existantes – y compris celles actuellement contestées.
La coordination d’Uvira et le Conseil des Wazalendo de l’Est insistent sur le rôle du ministère de la Défense et de la coordination nationale de la RAD, seule instance légitime selon eux pour conduire cette opération sensible.
Ils affirment que l’exercice d’identification est suspendu jusqu’à la tenue d’une réunion technique, durant laquelle ils soumettront leurs conditions et recommandations.
Doudou Mirefu, coordonnateur des deux structures, appelle les autorités à cesser les dotations via des réseaux décriés ou des « coordinations autoproclamées », sous peine de retrait pur et simple de l’accord de collaboration avec l’autorité provinciale. Il exige que toutes les dotations passent par le Comité logistique de gestion de l’effort de guerre, mis en place par les Wazalendo avec l’armée.
Le Conseil de l’Est alerte enfin sur les risques sécuritaires liés à la marginalisation, craignant que l’exclusion de certains groupes ne favorise la chute d’Uvira entre les mains ennemies, avec un effet domino dangereux sur la région.
« Rester passif serait une non-assistance au peuple en danger et un sabotage aux efforts du Chef de l’État. La patrie ou la mort, le peuple déterminé gagne toujours ! », conclut le communiqué.
MMS