La situation des droits de l’homme dans l’est de la République Démocratique du Congo (RDC) se détériore rapidement à mesure que le groupe armé M23, soutenu par le Rwanda, poursuit ses offensives, notamment vers Bukavu, la capitale du Sud-Kivu. Des rapports récents indiquent que le M23 a pris le contrôle de nouvelles zones, notamment autour de Goma, et a intensifié ses attaques, exacerbant ainsi la violence contre les civils et les violations des droits de l’homme.
C’est ce qu’indique le Bureau du Haut-Commissaire des Nations Unies aux Droits de l’homme.
Depuis le début de l’escalade, des attaques ont frappé des sites de déplacés internes (IDP), tuant des civils et blessant de nombreuses personnes. Des exécutions sommaires ont également été signalées, avec au moins 12 victimes entre le 26 et le 28 janvier. De plus, des cas de violences sexuelles liées au conflit, incluant des viols collectifs, ont été documentés, notamment par les troupes congolaises au Sud-Kivu.
Les autorités congolaises ont rapporté que plus de 165 femmes ont été violées lors de l’évasion massive de prisonniers à Goma le 27 janvier. En outre, dans les zones occupées par le M23, des écoles et des hôpitaux ont été occupés, des camps de déplacés ont été vidés et la population civile a été soumise à des recrutements forcés et au travail forcé.
« Depuis le début de la crise, des bombardements ont frappé au moins deux sites de déplacés internes (IDP), causant des victimes civiles. Nous avons également documenté des exécutions sommaires d’au moins 12 personnes par le M23 entre le 26 et le 28 janvier. Notre Bureau a aussi documenté des cas de violences sexuelles liées au conflit, perpétrées par l’armée et les combattants alliés Wazalendo dans le territoire de Kalehe. Nous vérifions les rapports selon lesquels 52 femmes auraient été violées par des troupes congolaises au Sud-Kivu, incluant des allégations de viols collectifs. Dans d’autres zones sous contrôle du M23 au Sud-Kivu, comme à Minova, le M23 a occupé des écoles et des hôpitaux, forcé les déplacés à quitter les camps et soumis la population civile à la conscription forcée et au travail forcé. De plus, les autorités congolaises rapportent qu’au moins 165 femmes ont été violées par des détenus masculins lors de l’évasion de plus de 4 000 prisonniers de la prison de Muzenze à Goma, le 27 janvier, alors que le M23 lançait son attaque sur la ville », affirme le porte-parole du Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Jeremy Laurence.
Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Volker Türk, a exprimé ses préoccupations concernant la prolifération d’armes à Goma, qui aggrave les risques de nouvelles violations des droits de l’homme. Il a également averti que cette nouvelle escalade des violences sexuelles liées au conflit pourrait avoir des conséquences dramatiques à long terme.
Les Nations Unies et leurs partenaires travaillent sans relâche pour protéger les civils et répondre aux besoins urgents de la population. Cependant, le Haut-Commissaire a appelé à une enquête sur ces violations graves et a demandé que tous les responsables soient traduits en justice. Il a aussi insisté sur la nécessité de mettre fin à la violence et d’assurer que toutes les parties respectent leurs obligations internationales en matière de droits de l’homme et de droit humanitaire.
Selon les Nations Unies, la situation reste extrêmement volatile, et les habitants du Sud-Kivu, ainsi que d’autres régions sous contrôle du M23, continuent de vivre dans une peur constante de nouvelles attaques et de violations des droits fondamentaux.
Jean-Luc M.