Des habitants de Mumosho se sont récemment exprimés dans une déclaration ferme concernant un accord intervenu entre le Vice-Gouverneur, le Gouverneur ai et Monsieur Bakulikira Nguma Dieudonné, alias Janda, au sujet d’un conflit foncier qui perdure dans la région. Cette déclaration, rédigée le 31 octobre 2024, met en lumière les inquiétudes croissantes des citoyens face à ce qu’ils qualifient de « simulacre d’accord » sur des terres contestées.
Les habitants de Mumosho ont vivement critiqué le fait que cet accord a été conclu sans la présence de leurs représentants délégués et sans l’implication de la Chefferie de Kabare, une autorité reconnue sur les terres coutumières.
Ils estiment que cette absence compromet la légitimité de tout processus de résolution.
« Nous ne pouvons pas accepter un accord qui se fait sans notre voix », affirment-ils, soulignant que le respect des autorités locales est essentiel dans ce type de négociation.
Le Vice-Gouverneur a, quant à lui, justifié sa médiation par la nécessité de résoudre le litige qui oppose Janda à des membres de la population se réclamant propriétaires des terres.
Dans sa lettre, il mentionne avoir tenu une réunion au cours de laquelle toutes les parties prenantes ont été entendues, avant de conclure que la concession SISI, exploitée par la société SINOHYDRO, est couverte par un certificat d’enregistrement valide au nom de Janda.
Les habitants, cependant, contestent cette validité, arguant qu’aucun acte officiel n’a annulé leurs revendications et qu’ils continuent de revendiquer leurs droits sur ces terres.
« Ce problème avait déjà été tranché par l’ancien Ministre des Affaires foncières, Aimé Sakombi Molendo », soulignent-ils, faisant référence à une lettre officielle du 20 octobre 2023.
Dans ce document, l’ancien ministre avait clairement établi que seule la réhabilitation des bornes séparant les parties était nécessaire.
Ce point de vue est en désaccord avec les efforts du Vice-Gouverneur, qui semble vouloir consolider les droits de Janda en dépit de l’opposition locale.
Les habitants expriment également leur indignation face à ce qu’ils perçoivent comme une faveur accordée à un individu qu’ils qualifient de « faussaire » et de « spoliateur », reconnu pour être à l’origine de multiples conflits fonciers dans la province.
« C’est une insulte à notre lutte pour nos droits », déclarent-ils. Ils appellent le Vice-Gouverneur à se conformer aux décisions de l’autorité foncière compétente, en l’occurrence le Ministre National des Affaires Foncières, rappelant que l’étendue de la concession contestée dépasse les prérogatives du Gouverneur.
Dans sa lettre, le Vice-Gouverneur a également encouragé Janda à privilégier la paix sociale et à travailler en étroite collaboration avec le Chef Coutumier ainsi qu’avec d’autres autorités locales, tout en exhortant la société SINOHYDRO à sécuriser le site d’exploitation.
Toutefois, les habitants ne voient pas cela d’un bon œil et qualifient cette situation d' »usurpation de pouvoir ». Ils se disent prêts à résister face à ce qu’ils considèrent comme une provocation de Janda.
Les victimes de ce qu’ils qualifient de « spoliation macabre » affirment que leur détermination reste intacte et qu’elles attendent des actions concrètes de la part des autorités centrales pour résoudre ce conflit de manière définitive.
Le Vice-Gouverneur, tout en proposant des projets d’intérêt communautaire financés par une partie des revenus de l’exploitation, doit maintenant faire face à la méfiance grandissante des habitants.
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Enfin, les habitants de Mumosho lancent un appel à la Société SINOHYDRO, impliquée dans la région, afin qu’elle agisse avec prudence dans ce dossier foncier.
Ils rappellent que l’orientation du Ministère National des Affaires Foncières est claire et espèrent que la société respectera cette ligne directrice.
La population de Mumosho reste vigilante et déterminée à faire entendre sa voix dans ce dossier qui, pour eux, est bien plus qu’une simple question foncière ; il s’agit de la défense de leurs droits et de leur dignité.
Leurs représentants espèrent que les autorités prendront en compte ces préoccupations pour parvenir à une résolution juste et équitable.