Lors de la 79ème session ordinaire de l’Assemblée Générale des Nations Unies, le président de la République Démocratique du Congo (RDC), Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, a prononcé un discours empreint de détermination et d’engagement envers la coopération internationale. Réélu pour un second mandat, il a partagé sa vision d’un monde où aucun individu n’est laissé pour compte, tout en appelant à un renforcement urgent du multilatéralisme.
Tshisekedi a d’abord félicité, Philémon Yang, pour sa présidence de cette session, tout en rendant hommage aux précédents dirigeants pour leur dévouement envers les principes de l’ONU. Il a souligné que le thème de cette année, « Ne laisser personne de côté », résonne profondément avec les aspirations du peuple congolais.
Le président congolais a évoqué la nécessité de restaurer la confiance dans le système multilatéral, qui, selon lui, est mis à mal par des conflits armés, des crises humanitaires et le rétablissement de pratiques agressives. Il a rappelé que la sécurité collective, pierre angulaire de la Charte des Nations Unies, est aujourd’hui menacée par des tensions croissantes, comme en témoignent le conflit en Ukraine et la crise humanitaire au Yémen.
En abordant la situation alarmante à l’Est de la RDC, où la résurgence du groupe terroriste M23, soutenu par le Rwanda, a entraîné un nombre alarmant de déplacés internes, Tshisekedi a exigé le retrait inconditionnel des troupes rwandaises et a appelé la communauté internationale à condamner ces actions. Il a réaffirmé l’engagement de son pays pour une paix durable tout en maintenant sa souveraineté.
Le président a également mis en avant les initiatives adoptées lors du Sommet de l’Avenir, notamment le « Pacte pour l’Avenir », qui vise à combattre l’extrême pauvreté, la faim et à répondre aux défis globaux tels que les migrations et les pandémies. Il a souligné l’importance d’une transition numérique inclusive pour atteindre les Objectifs de Développement Durable (ODD) d’ici 2030.
En matière d’environnement, Tshisekedi a réitéré l’engagement de la RDC envers la lutte contre le changement climatique, en appelant à une coopération internationale accrue pour préserver les forêts tropicales, essentielles pour la planète. Il a souligné la nécessité de reconnaître le lien entre dégradations environnementales et conflits, appelant à des actions proactives pour une gestion durable des ressources naturelles.
Sur la question de l’égalité des sexes, il a annoncé des avancées significatives, notamment la nomination d’une femme au poste de Première Ministre, tout en soulignant le rôle crucial des hommes dans ce changement sociétal.
Enfin, Tshisekedi a plaidé pour des réformes au sein de l’ONU, visant à adapter l’organisation aux réalités contemporaines, notamment en ce qui concerne le Conseil de sécurité et le droit de veto. Il a insisté sur la nécessité d’une coopération renforcée entre les différentes agences des Nations Unies pour une réponse plus efficace aux défis mondiaux.
« Au nom de l’ensemble des pays africains, je réitère la requête de création de deux sièges permanents au Conseil de sécurité », a déclaré le président Tshisekedi, soulignant que cette mesure est essentielle pour garantir une juste représentation géographique et un équilibre dans la prise de décision mondiale. Il a rappelé que le rôle de l’Afrique dans les affaires internationales n’a cessé de croître, et il est temps que ce continent bénéficie des mêmes prérogatives que d’autres régions, notamment le droit de veto.
Le président a également annoncé que la République Démocratique du Congo (RDC), après plus de trois décennies d’absence, se porte candidate au poste de membre non permanent du Conseil de sécurité pour la période 2026-2027.
« Soutenue par l’Union Africaine et la SADC, la RDC aspire à reprendre un rôle actif dans la promotion de la paix et de la sécurité au niveau mondial », a-t-il précisé. Il a évoqué les contributions historiques de la RDC au sein du Conseil, et a réaffirmé sa volonté de participer à la revitalisation de la Charte des Nations Unies.
Dans ce contexte, le président Tshisekedi a insisté sur la nécessité d’une coopération internationale renforcée, affirmant que la RDC est prête à assumer cette responsabilité avec honneur. « Dans un monde où le multilatéralisme est mis à l’épreuve, nous tendons la main à chacun de vous pour écrire ensemble un chapitre crucial de notre histoire collective », a-t-il déclaré.
En se référant à Nelson Mandela, le président Tshisekedi a rappelé que « aucun de nous agissant seul ne peut atteindre le succès », exhortant ainsi les nations à collaborer pour bâtir un avenir commun où la paix et la dignité priment.
La demande de réforme du Conseil de sécurité résonne particulièrement dans un contexte mondial marqué par des tensions croissantes et des défis de sécurité.
Brigitte Furaha