Lors d’une interview accordée à l’agence de presse américaine Associated Press, le Pape François a vivement critiqué mardi 24 janvier dernier, les lois qui criminalisent l’homosexualité. Selon lui, ces lois sont « injustes », vu que Dieu aime tous ses enfants « tels qu’ils sont ». Il a également appelé les évêques catholiques qui soutiennent ces lois à accueillir les personnes LGBTQ dans l’église.
« Être homosexuel n’est pas un crime », a déclaré le Pape, qui a reconnu que les évêques catholiques dans certaines parties du monde soutiennent les lois qui criminalisent l’homosexualité ou discriminent les personnes LGBTQ. Pour lui, ces évêques doivent subir un processus de changement pour reconnaître la dignité de chacun.
« Ces évêques doivent avoir un processus de conversion », a-t-il dit, ajoutant qu’ils devraient appliquer « la tendresse, s’il vous plaît, comme Dieu l’a fait pour chacun de nous ».
Les propos du Pape François ont été salués par les défenseurs des droits des homosexuels comme une étape importante. Il s’agit des premiers commentaires prononcés par un pape à propos de telles lois. Sa position est telle que l’Église catholique devrait accueillir tout le monde et ne pas discriminer.
Le Pape François a cité le Catéchisme de l’Église catholique, affirmant que les homosexuels doivent être accueillis et respectés, et ne devraient pas être marginalisés ou discriminés.
« Nous sommes tous enfants de Dieu, et Dieu nous aime tels que nous sommes et pour la force que chacun de nous se bat pour notre dignité », a déclaré le souverain pontife.
Les remarques du Pape François précèdent son voyage en Afrique, particulièrement en RDC et au Soudan. Comme au Moyen-Orient, ces lois sont courantes dans plusieurs pays africains. Mais pour le Pape François, il devait y avoir une distinction entre un crime et un péché, en ce qui concerne l’homosexualité.
Celui-ci indique que l’enseignement de l’Église soutient que les actes homosexuels sont un péché ou « intrinsèquement désordonnés », mais que les homosexuels doivent être traités avec dignité et respect. « Ce n’est pas un crime. Oui, mais c’est un péché. Très bien, mais faisons d’abord la distinction entre un péché et un crime,» soutient-il. « C’est aussi un péché de manquer de charité les uns envers les autres », a-t-il ajouté.
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Dans le monde, environ 67 pays ont encore des lois qui criminalisent les relations sexuelles consenties entre personnes de même sexe. Environ 11 de ces pays peuvent imposer ou imposent effectivement la peine de mort, selon The Human Dignity Trust. Les experts affirment que même lorsque les lois ne sont pas appliquées, elles contribuent au harcèlement, à la stigmatisation et à la violence contre les personnes LGBTQ.
Déjà, les Nations Unies ont appelé à plusieurs reprises à la fin des lois criminalisant l’homosexualité, affirmant qu’elles violent les droits à la vie privée et à la non-discrimination. Pour l’ONU, ces lois constituent également une violation des obligations des pays en vertu du droit international de protéger les droits humains de toutes les personnes, quelle que soit leur orientation sexuelle ou leur identité de genre.
Jean Luc M.