« Depuis Bagira jusqu’à la frontière Ruzizi premier, la ville de Bukavu ne compte que six toilettes publiques. Malheureusement, elles ne sont pas assainies et ne donnent pas un accès facile aux femmes ». Cette affirmation est de Astrid Mijinga, coordonnatrice du Cordon des Femmes Congolaises pour l’Équilibre des Ménages en Afrique (CFCEM/GA), au cours d’un atelier de sensibilisation sur l’accessibilité et l’assainissement de toilettes publiques dans la perspective genre.
Celle-ci indique que CFCEM/GA a mené des enquêtes sur la situation des latrines publiques dans la ville de Bukavu. D’après les résultats de ces enquêtes, la ville de Bukavu ne dispose presque pas de toilettes publiques. Les quelques toilettes identifiées sont liées à des marchés.
Dans la commune d’Ibanda par exemple, les enquêteurs ont identifié seulement 4 latrines publiques.
Il s’agit de celles du marché Feu-rouge, du marché de Nyawera, celui de Nguba, ainsi que le marché de Kamagema à Panzi.
Toutes ces toilettes identifiées ne remplissent pas des conditions hygiéniques et ne donnent pas accès facile aux femmes, affirme Astrid Mujinga.
Selon cette étude, ces toilettes sont aussi sources de plusieurs maladies pour les usager(e)s, surtout celles de sexe féminin.
Dans ces assises qui ont regroupé des leaders locaux, des cadres des bases, des femmes vendeuses de certains marchés de la commune d’Ibanda et des autorités urbaines, il a été clairement prouvé que la question des toilettes publiques assainie est le cadet des soucis des dirigeants, pourtant étant à l’origine de plusieurs maladies.
«Le problème des toilettes assainies est un peu négligé dans les villes africaines et comme conséquence, les épidémies sont récurrentes. On a constaté qu’on ne se rend pas compte de la spécificité entre l’homme et la femme dans la question de l’accès facile aux toilettes. Notre atelier vise à sensibiliser les populations et des décideurs étatiques pour qu’ils se penchent sur cette situation du manque des toilettes publiques en mettant l’accent sur la spécificité genre, car les femmes sont le plus victimes. Nous avons des latrines sans eau, ça c’est un problème crucial. D’autres n’ont pas des puits perdus alors qu’elles se remplissent déjà et il n’y a pas d’endroit pour les vider ni des camions de vidange, les personnels pour ces toilettes au niveau des marchés ne sont pas motivés,» regrette-t-elle.
Certaines autorités locales présentes à cette activité, se sont engagées à mettre au premier plan la construction des toilettes publiques, lors du vote du budget participatif.
«Nous allons mettre sur le premier plan la construction des toilettes publiques au niveau du budget participatif, plaider pour la construction de toilettes publiques où les femmes peuvent avoir accès comme les hommes,» s’engage Migabo Nyagaza, le chef de quartier Ndendere.
Notons que cette activité a eu lieu ce jeudi 4 août 2022 grâce à l’appui financier de The Bartett (UCL), Overdue et l’Institut Supérieur d’Etude Commerciales et Financières (ISECOF), dans la salle de réunion de ISECOF, en commune d’Ibanda.
Claudine Kitumaini