Intervenons-nous

L’Association des Femmes des Médias (AFEM) a tenu ce jeudi 28 avril 2022, une conférence débat portant sur le blocage de l’effectivité des édits provinciaux, notamment l’édit portant protection des défenseurs des droits humains et des journalistes dans la province du Sud-Kivu.

Différents intervenants du jour, sont tour à tour revenus sur la non mise en œuvre de ces édits déjà promulgués par le Gouvernement provincial. Ils ont formulé quelques recommandations.

Dans son exposé, le député provincial Mubalama Ganywamulume David, a estimé que le manque de moyens financiers pour la vulgarisation de ces instruments, est parmi les causes du blocage de leur effectivité.

«Lorsque les édits sont promulgués, la population devrait être saisie et en conséquence, sensibilisée pour se l’approprier, les faire siens. Dans la plupart des cas, les édits promulgués ne sont pas mis à la portée de la population, étant donné que les moyens financiers pour vulgariser ces textes ne sont pas là,» a-t-il déclaré. 

Pour cet élu, certaines stratégies devraient être adoptées par l’Assemblée provinciale, pour que les édits adoptés soient mis en application au profit de la population.

«Pour qu’un édit soit mis en application par la population, il faut que : La population prenne part à son élaboration, c’est-à-dire qu’elle participe dans les discussions de la mise en forme du document avant de le soumettre dans le processus normal de son adoption à l’Assemblée ; Pendant les plénières la population devrait participer aux débats afin de se rendre compte que son apport a été porté par ses représentant ; Organiser des séances de sensibilisation et de vulgarisation du nouvel édit pour son appropriation par la population et trouver des moyens financiers pour vulgariser les édits au souverain primaire,» déclare-t-il.

David Mubalama recommande également à la Société Civile de s’impliquer activement dans la vulgarisation de ces édits provinciaux, notamment celui portant protection des défenseurs des droits de l’homme et des journalistes.

Pour sa part, Aline Bahati, responsable de la Clinique juridique de la Fondation Panzi, qui a exposé sur « les mécanismes de suivi à mettre en place par les parties prenantes pour que les différents édits provinciaux soient promulgués et mise en application au Sud-Kivu,» a insisté sur la nécessité de l’engagement de tous les défenseurs des droits de l’homme et des journalistes dans cette lutte.

Elle relève également la traduction des édits dans les langues maternelles, pour leur appropriation par toutes les couches sociales.

Parmi les causes du blocage, certains participants ont également évoqué le manque de volonté des autorités notamment politiques, notamment en ce qui concerne l’édit portant protection des défenseurs des droit de l’homme et des journalistes, qui selon eux, « gêne » certains gouvernants.

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Signalons que cette conférence a réuni des défenseurs des droits humains, des journalistes, les acteurs de la Société Civile, ainsi que des députés et leaders communautaires, dans la salle Célestine en commune d’Ibanda.

Elle entre dans le cadre du « Projet de Renforcement de la radio rurale pour une information impartiale en RDC », exécuté par AFEM avec l’appui technique d’Internews. Ce projet vise la création d’un dialogue entre citoyens et représentants, ainsi que les acteurs de la Société Civile, sur les questions clés de gouvernance.

Héritier Bashige

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