Des morts et déplacement massif de la population ont été enregistrés en province de l’Ituri depuis le début de l’année. A encore croire le Bureau de Coordination humanitaire en RDC (OCHA), la persistance de l’insécurité dans cette partie du pays a entraîné la mort d’environ 400 civils depuis janvier 2022, et plus de 83.000 personnes déplacées vers des régions supposées sécurisées.
Dans une mise en jour faite cette semaine, OCHA dit rester « très préoccupée » par la dégradation de la situation sécuritaire dans cette province, en dépit de l’état de siège.
«Les collègues humanitaires sont très préoccupés par la détérioration de la situation sécuritaire dans la province de l’Ituri, en République démocratique du Congo (RDC), où une escalade de la violence a entraîné la mort d’environ 400 civils et le déplacement de plus de 83 000 personnes depuis le 1er janvier 2022. Les informations faisant état de civils tués, blessés ou déplacés sont devenues quotidiennes,» indique-t-il.
Selon les Nations-Unies, au cours de la seule semaine du 11 mars, environ 80 civils ont été tués dans les territoires d’Irumu et de Mambasa, en Ituri.
«La communauté humanitaire a observé une augmentation des attaques contre les sites de personnes déplacées à l’intérieur de leur propre pays et les zones où les personnes déplacées cherchent refuge, avec au moins cinq sites de personnes déplacées attaqués depuis novembre 2021,» apprend-on.
OCHA affirme que ces actes de violence ont affecté la capacité des organisations humanitaires à fournir de l’aide, les obligeant à retarder, suspendre ou déplacer leurs opérations.
«La semaine dernière, une ONG internationale [MSF, Ndlr] a annoncé la suspension de ses projets de santé et de nutrition à Nizi et Bambu (territoire de Djugu). Plus de 488 000 personnes ont été touchées par la destruction de centres de santé et d’écoles en Ituri en 2021. La communauté humanitaire souligne l’obligation de toutes les parties de protéger les civils et les biens de caractère civil, y compris les sites de personnes déplacées. Les attaques dirigées contre des civils, y compris des personnes déplacées, sont strictement interdites par le droit international humanitaire,» déclare la Coordination humanitaire.
Signalons qu’à ce jour, 1,9 million de personnes sont déplacées dans la province de l’Ituri. Ce qui représente un tiers de toutes les personnes déplacées en RDC. Plus de la moitié de la population de l’Ituri [environ 3 millions de personnes] souffrent actuellement d’insécurité alimentaire grave.
John Mary Ndika, depuis Bunia